ORIGINAIRES DU MORBIHAN,
OU ARRÊTÉS DANS CE DÉPARTEMENT
CES 85 PATRIOTES FURENT DÉPORTÉS AU KL MAUTHAUSEN
au moins 47 d’entre eux périrent dans les camps nazis :
le plus jeune avait 19 ans, le plus âgé 57 ans.

Quelques données historiques sur ce camp :



Le KL Mauthausen, premier camp de concentration établi hors de l’Allemagne, fut construit près de la ville de Mauthausen, en haute Autriche à vingt cinq kilomètres de Linz, sur la rive gauche du Danube. Après l’ « Anschluss », c’est à dire le rattachement de l’Autriche au Reich prononcé le 12 mars 1938, Hitler subordonnait immédiatement l’ensemble de la société autrichienne au pouvoir nazi et nommait, dès le 24 mars 1938, sept Gauleiter investis de pouvoirs spéciaux, chargés de démanteler toute administration indépendante. Dès le 28 mars 1938, l’ouverture prochaine d’un camp de concentration Konzentrationslager ou KL « pour les traîtres de toute l’Autriche » était annoncée. Le Reichsfüfrer- SS Heinrich Himmler, chef de la police allemande, et le SS Oswald Pohl *, chef des services économiques de la SS, avaient privilégié la ville de Mauthausen. En effet, cette ville était desservie par une voie ferrée reliée à l’axe Vienne-Linz, et présentait un intérêt économique, dû à la présence des carrières proches de Wiener Graben, de Gusen et Kastenhof, dont l’exploitation, sous l’appellation de Granitwerk Mauthausen, était confiée à la DEST, entreprise SS créée le 29 avril 1938. L’emplacement retenu, pour le premier camp, alors simple annexe du KL Dachau, était situé au sommet d’une colline dont les falaises surplombaient, d’une centaine de mètres, la carrière de Wiener Graben.



A partir du mois d’août 1938 et jusqu’ à la fin 1939, des détenus provenant de Dachau, provisoirement logés dans des baraquements de la carrière de Wiener Graben, construisirent vingt Blocks de détention, entourés d’une double enceinte de fils de fer barbelés électrifiés. En contrebas, au cours de l’hiver 1941-1942, était construite une Kommandantur en pierre de taille, autour d’une cour rectangulaire, dont l’accès par la route extérieure était commandé par une porte monumentale en pierre de taille également, surmontée d’un énorme aigle impérial, enserrant un médaillon à croix gammée.
Puis entre septembre 1941 et fin 1944, était édifié un mur d’enceinte en granit, donnant au camp l’apparence d’une forteresse médiévale. Les installations réservées aux SS avec, notamment, des casernements et un lotissement de villas pour les officiers, étaient à l’extérieur du camp, ainsi que deux camps satellites, un camp prétendument sanitaire, en fait un mouroir, et le camp dit des tentes installé en septembre 1944, pour héberger des Juifs hongrois. L’ensemble formait une cité de quelques quatre-vingt-quinze bâtiments.
A partir de décembre 1939 et jusqu’ en mars 1940, conformément aux projets initiaux de Himmler et Pohl, était construit le camp de Gusen I, à quatre kilomètres et demi de Mauthausen, mais proche  des carrières de Gusen et Kastenhof, entre Langenstein et Sankt-Georgen-an-der-Gusen. Ce deuxième camp comprenait trente-deux Blocks, conçus pour trois cents détenus soit au total six mille détenus, mais où seraient entassés jusqu’ à six cents hommes par block, voire plus, Gusen I  atteignant vingt mille détenus entre fin 1944 et le printemps 1945.



Enfin à partir de 1943, l’ensemble Mauthausen-Gusen devenait un « réseau » de camps et quelques 60 Kommandos extérieurs, ensemble réservé aux détenus de la catégorie III, c’est à dire aux hommes considérés par les nazis comme des « irréductibles » ou des « irrécupérables », donc comme les plus dangereux.
De 1939 à 1942, les quelques 30 000 détenus , allemands, autrichiens, polonais, puis, à partir d’août 1940, Républicains espagnols, étaient utilisés pour la construction des camps de Mauthausen et Gusen, et l’exploitation des carrières de Wiener Graben, de Gusen et de Kastenhof. Des Kommandos de travail internes assuraient les services du camp: éboueurs, jardiniers, terrassiers, habillement, laverie, désinfection, infirmerie, électricité, menuiserie, peinture, tôlerie, etc. Des Kommandos exploitaient aussi le domaine agricole de la ferme Freller, dont la SS avait fait l’acquisition pour son usage exclusif (1).
Le travail de carrier, pénible et difficile en lui-même, devenait rapidement insoutenable dans les conditions imposées par les SS, cause de nombreux accidents corporels, dont plusieurs délibérément provoqués par les SS (2).
A partir de l’été 1941, les SS commençaient à recourir aux assassinats par gaz. Les procédés d’élimination employés par les SS étaient masqués par des codes, par exemple le traitement spécial « 14 F 13 » , dont le but était d’éliminer les détenus malades, invalides ou trop faibles pour travailler, en les transférant au prétendu Institut psychiatrique d’Hartheim (3)pour «convalescence », Institut qui était en réalité un centre de mise à mort équipé d’une chambre à gaz, où au moins six mille déportés auraient été assassinés par gaz, dont plus de quatre cents Français. Des transferts de détenus étaient effectués à Hartheim, une première fois entre août 1941 et octobre 1942, puis une seconde fois d’avril 1944 au 12 décembre 1944, date de fermeture de cet « Institut». Entre ces deux opérations « 14 F 13 », les éliminations étaient effectuées dans les chambres à gaz du complexe Gusen-Mauthausen.
Celle de Mauthausen entrait en service au printemps 1942. Au moins deux opérations de gazage massives eurent lieu, l’une  contre un groupe de 261 Tchèques, dont au moins 130 femmes et enfants, en représailles à l’exécution, le 4 juin 1942,  du SS Heydrich par deux patriotes tchèques, la seconde  dans la nuit du 9 au 10 mai 1943, contre un groupe de 231 Soviétiques.   Celle de Gusen fonctionnait également à partir de 1942. Ainsi, un groupe de 160 prisonniers soviétiques fut assassiné au Zyklon B, le 2 mars 1942, à l’occasion d’une prétendue désinfection du Block de quarantaine, la baraque 16; un second assassinat de masse par gaz fut pratiqué, dans la nuit du 21 au 22 avril 1945, dans le Block Infirmerie N° 31, sur des malades.
Des camions à gaz furent également utilisés de 1942 à 1943 pour des mises à mort opérées pendant le parcours Gusen-Mauthausen. En dehors de ces moyens «spécialisés», les SS pratiquaient d’autres méthodes d’assassinats collectifs. Par exemple le SS Chmielewski, Schutzhaftlagerführer de Gusen I, fit administrer, à plusieurs reprises, en plein hiver et en plein air, des douches glacées aux détenus les plus faibles, handicapés, malades atteints de dysentérie de tuberculose ou du typhus. Si le nombre de victimes de ce traitement n’est pas connu, en revanche, il est établi que 90% des victimes mouraient de froid. Par ailleurs, dans les années 1943-44, des expériences de vaccination furent menées sur un millier de détenus des Blocks 18 et 19 sous la direction du Dr Gross de l’Institut d’hygiène de la Waffen SS, prétendus tests d’accommodation au typhus, au choléra ou à la typhoïde . On ignore combien de déportés décédèrent des suites de ces vaccinations. Ces procédés s’ajoutaient à l’arsenal répressif «ordinaire » comprenant :
les assassinats camouflés en tentatives de fuite, surtout à la Strafkompanie, compagnie disciplinaire: par exemple un détenu lourdement chargé de pierres était brusquement poussé par les Kapos au delà de la ligne des sentinelles qui l’abattaient alors pour tentative de fuite;
la chute de détenus du haut des falaises de la carrière de Wiener Graben, chute provoquée par les SS qui désignaient cyniquement leurs victimes comme les « parachutistes » ;
les châtiments corporels infligés à l’aide de nerfs de bœufs: le nombre de coups pouvait varier de dix à soixante-quinze et le sanctionné devait les compter à haute voix sans se tromper ;
la station debout, au garde-à-vous, toute une journée sans manger, face au mur d’entrée ;
l’enchaînement après une grille ou un poteau, en un lieu particulièrement exposé aux intempéries, et pouvant durer plusieurs jours.

La défaite de Stalingrad en février 1943 et celle de l’Afrikakorps en Tunisie en mai 1943 marquaient le début de la défensive pour la Wehmacht. L’année 1943 inaugurait aussi la course à la production d’armes nouvelles. L’industrie d’armement demeurait le secteur privilégié d’affectation des déportés, ceux-ci étant également utilisés pour réparer les dégâts causés aux infrastructures par les bombardements alliés. A Mauthausen, ce tournant provoquait la création de Kommandos nouveaux et une extension des annexes parallèlement à un accroissement des effectifs. Les Kommandos extérieurs, presque tous souterrains, absorbaient la majeure partie des effectifs .

Ainsi, en février 1943, une partie des usines des firmes Steyr, Daimler, Puch et Messerschmitt pour la fabrication de pièces d’armement et de moteurs d’avions était transférée dans les camps de Gusen I , II et III. A partir de 1944, les installations souterraines creusées à proximité des camps de Gusen I et II abritaient progressivement les unités de production de ces firmes pour mettre en œuvre le projet dit Bergkristall, projet de fabrication d’ un chasseur bombardier à réaction, le Messerschmitt 262. Pendant toute l’année 1944, une usine souterraine comprenant dix-neuf galeries principales toutes bétonnées, complétées et reliées par des galeries secondaires était creusée et une voie de chemin de fer mise en place pour desservir les installations souterraines.

Ebensee et Redl-Zipf: en novembre 1943, ces deux Kommandos avaient été implantés à cent kilomètres au sud de Mauthausen. Les détenus devaient creuser quatorze tunnels destinés à abriter des productions d’importance stratégique pour le Reich: fabrication d’essence synthétique et montage d’armes secrètes liées au programme V2. Sur le site de Redl Zipf, distant d’une trentaine de kilomètres d’Ebensee, quelques mille cinq cents détenus installaient une unité de production d’oxygène liquide et un silo pour l’essai du propulseur de fusée A4. Entre novembre 1943 et le 6 mai 1945, date de la libération de ces deux Kommandos, près de dix mille déportés y mouraient.



Les Kommandos de Linz : Linz I et II étaient créés en décembre 1942 pour récupérer le mâchefer des hauts fourneaux des aciéries de Linz, des déportés travaillant également dans les usines sidérurgiques à la fabrication de blindés. Détruit par bombardement au printemps 1944, le camp était fermé le 3 août 1944. Linz III, construit dans un faubourg de la ville, était ouvert le 22 mai 1944, les déportés, trois mille environ, y travaillant à la fabrication d’ acier, de matériel ferroviaire et de chars de combat. Ce kommando était libéré le 5 mai 1945.

Loibl-Pass: construit à partir de juin 1943, aux confins sud de l’Autriche, à la frontière austro-yougoslave, ce Kommando comprenait deux sites, implantés pour assurer le percement d’un tunnel routier long de 1500 m, entre la Carinthie autrichienne et la Slovénie nouvellement occupée. La jonction était effectuée en décembre 1943, et fin 1944, les véhicules de la Wehrmacht pouvaient y circuler. La situation de ce Kommando, en pleine montagne, la présence proche des partisans de Tito expliquent les tentatives d’évasion à partir de ce site et la réussite de certaines comme celle d’ Albert Jouannic avec cinq autres déportés.



Melk : Le Kommando de Melk était créé fin avril 1944 après l’arrivée de deux convois de déportés français, résistants pour la plupart, résistants qui allaient être « encadrés » par des droits communs allemands. Les déportés partageaient avec leurs gardiens la caserne Von Birago, les troupes occupant les bâtiments en dur et les détenus les garages et baraques construites dans l’enceinte de la caserne et clos par une double rangée de barbelés électrifiés. Une partie des détenus était affectée à la construction de l’usine souterraine de roulements à billes du chantier de Roggendorff, à 7 km, en direction de Vienne. Au total, quatorze mille déportés ont été transférés au camp de Melk, quatre mille huit cents y mouraient dont six-cent-soixante-trois français.

 Les Kommandos du Grand Vienne : En Août 1943, étaient ouverts des Kommandos près des centres industriels de la périphérie de Vienne: Wiener Neudorf, Wien-Schwechart, Wiener-Neustadt, complexe important d’usines aéronautiques, réimplanté en septembre 1943 dans les galeries souterraines d’une ancienne brasserie au Nord de Salzburg. En avril 1945, lors de l’entrée des forces soviétiques en Autriche, les déportés étaient évacués, à pied, vers le camp central.

Au cours de l’année 1944, des déportés d’autres camps furent transférés à Mauthausen pour participer à la construction des usines aéronautiques souterraines. Ce fut le cas, à partir de mai 1944, de dix mille Juifs d’Auschwitz, provisoirement soustraits au processus de la Solution finale, et, entre août et septembre 1944, d’un millier de détenus de Dachau. Par ailleurs, entre février 1944 et février 1945 quatorze convois transportant des patriotes italiens arrêtés en Italie du Nord, arrivèrent à Mauthausen.  Enfin de la fin 1944 à mars 1945, les convois d’évacuation en provenance d’Auschwitz, Gross-Rosen et des camps de l’Est, puis ceux venant Sachsenhausen et de Ravensbrück portaient l’effectif global du complexe Mauthausen- Gusen-Ebensee à plus de quatre vingt trois mille détenus, dont deux mille femmes.

Le nombre total de victimes du complexe Mauthausen– Gusen est estimé entre quatre vingt quinze et cent dix huit mille morts, ces chiffres intégrant les morts survenues par maladie ou épuisement dans les premières semaines qui suivirent la libération. Il convient de souligner qu’ entre janvier et début mai 1945, sous l’effet combiné d’un hiver particulièrement rigoureux, et de l’augmentation considérable de la population concentrationnaire, quarante mille détenus périrent dans ces camps, ceux de Gusen étant les plus mortifères, dont vingt mille pendant le seul mois d’avril 1945. S’agissant des détenus des différentes nationalités, furent particulièrement victimes de ces différentes méthodes d’extermination, les juifs dont 95 % moururent dans le complexe Gusen-Mauthausen, les prisonniers de guerre soviétiques 90 %, les Polonais, Tchèques et Espagnols.
Au cours des dernières semaines de guerre, les SS avaient pour consigne, en cas d’approche des armées alliées, d’enfermer les détenus dans les galeries souterraines et de tout faire sauter. Cette consigne ne fut pas mise à exécution et les détenus, eux-mêmes alertés par leurs organisations clandestines, s’organisèrent pour un éventuel ultime affrontement avec leurs gardiens.

La libération des détenus s’effectua en deux temps.

Tout d’abord le Comité international de la Croix Rouge parvint à obtenir l’évacuations de déportés vers la Suisse, les 21, 24 et 28 avril 1945. Ce furent les premiers libérés.
En mai, les survivants des différents Kommandos furent répartis entre les trois derniers sites du réseau: au camp central restaient entre seize et dix-huit mille détenus, dans les trois camps de Gusen environ vingt et un mille et à Ebensee, autour de dix-sept mille.
Le 5 mai 1945, une patrouille américaine pénétrait, par hasard et sans instructions particulières, dans le camp central. Mais rapidement dépassée par l’horreur de ce qu’elle découvrait, cette patrouille se repliait pour alerter son commandement et confiait le camp au Comité International clandestin. Le 6 mai, les groupes d’autodéfense se heurtaient à des SS qui tentaient de repasser le Danube. Le retour des troupes américaines mettait fin aux combats.(4)

Voici les convois partis, pour la plupart, de Compiègne, vers le KL Mauthausen, convois dans lesquels ont été déportés 85 patriotes originaires du Morbihan ou arrêtés dans ce département :

Transport parti de Paris Gare de l’Est le 27 mars 1943

Il s’agit de l’un des transports de résistants, membres des FTPF, du réseau Gloria SMH ou du réseau Confrérie Notre Dame, ou d’otages, c’est à dire des Sühnepersonen, c’est à dire des personnes « aptes à être fusillées », parents de résistants, arrêtés par la Gestapo, en représailles après des attentats contres les forces d’occupation ou suite à des dénonciations, extraits du Fort de Romainville ou de la prison de Fresnes. Tous étaient déportés sous le statut « Nacht und Nebel» au titre de la détention dite de protection « Schutzhaft », ces prisonniers ne devant pas être remis aux autorités judiciaires pour être jugés. En effet, depuis une circulaire du 4 août 1942, émanant de l’Office Central de la Sécurité du Reich, le RSHA intégrant la Gestapo, cette dernière s’était octroyé le pouvoir de déporter directement en camp de concentration un certain nombre de prévenus sans les présenter devant les tribunaux allemands. Enfin, en janvier 1943, il était préconisé de déporter toute Sühneperson internée au camp de Romainville vers un camp de concentration de catégorie III, camp réservé aux ennemis du Reich « irrécupérables», comme le camp de Mauthausen. A ces motifs répressifs, liés aussi à l’échec des exécutions d’otages pour empêcher le développement de la résistance armée, s’ajoutaient les raisons d’ordre économique découlant des besoins en main d’œuvre concentrationnaire rappelées par le SS Müller, le 17 décembre 1942, aux différents services régionaux de la Gestapo dans les pays occupés : « pour des raisons de guerre qui ne sont pas à discuter ici, le Reichführer SS et chef de la police allemande , a donné l’ordre, le 14 décembre 1942, de placer dans les KL, avant la fin janvier 1943, au moins 35 000 internés aptes au travail » (5)

Le transport du 27 mars 1943, emportait 55 hommes dans des wagons de voyageurs accrochés au train se rendant à Trèves. Dans cette ville, les déportés étaient transférés dans des wagons postaux attachés à un train les acheminant jusqu’à Mauthausen. 26 d’entre eux allaient mourir ou disparaître dans les camps nazis, dont quatre gazés au Château d’Hartheim.
Parmi les déportés assassinés par gaz se trouvait: Georges Le Poder, né le 1 mai 1908 à Vannes, Matricule 25526. Transféré au château d’ Hartheim, Georges y était gazé le 12 septembre 1944 : il avait 36 ans. Nous ignorons les circonstances de son arrestation.

Transport parti de Compiègne le 16 avril 1943

Second transport de masse organisé à partir de Compiègne en 1943 vers un camp de concentration, ce convoi comprenait 994 hommes arrêtés pour la plupart début 1943, souvent dans le cadre de l’opération dite « Meerschaum, Ecume de mer » organisant des rafles pour traquer les réfractaires au STO. 437 d’entre eux allaient mourir ou disparaître dans ce camp ou ses kommandos annexes. Au moins 59 déportés de ce convoi furent gazés à Hartheim.

Parmi les déportés , originaires du Morbihan, trouvaient la mort en Allemagne :

dans le camp de Mauthausen : Joseph Jan, né le 29 juillet 1903 à Camors, Matricule 26825, décédé le 4 mars 1944: il avait 40 ans.

 dans le camp de Gusen : Clément Josse, né le 8 novembre 1907 à Lorient, Matricule 27012, décédé le 1er janvier 1945: il avait 37 ans

dans le Kommando d’Ebensee : Pierre Tourette, né le 29 décembre 1910 à Sérent, Matricule 26940. Transféré au kommando d’ Ebensee, il y décédait le 5 mai 1945, la veille de la libération de ce camp: il avait 34 ans.

Revenaient de déportation:

Libérés à Mauthausen le 5 mai 1945 : René Canevet, né le 26 mars 1919 à Lorient, Matricule 26852; Roger Collin, né le 28 avril 1923 à Vannes, Matricule 26506, et Hippolyte Samson, né le 27 mai 1907 à Colpo, Matricule 27006 . Quant à René Soufleteau, né le 16 octobre 1918 à Lorient, Matricule 26976. Affecté au kommando de Wiener Neustadt dans l’usine Rax Werke, René était libéré le 22 avril 1945 par la Croix-Rouge dans un lieu non déterminé.

Transport parti de Compiègne le 22 avril 1943

Troisième transport de masse organisé à partir de Compiègne en 1943, ce convoi comprenait 997 hommes arrêtés pour la plupart début 1943, dans des rafles de représailles ou pour appartenance à un réseau de Résistance par exemple Turma Vengeance. 422 d’entre eux allaient mourir ou disparaître dans ce camp ou ses Kommandos annexes. Au moins 54 déportés de ce convoi furent gazés à Hartheim.

Parmi les déportés assassinés par gaz se trouvait: Emile Juguet, né le 23 mai 1924 à Pontivy, Matricule 28185. Transféré à Hartheim , Emile y était gazé le 16 mai 1944, il n’avait pas encore 20 ans.

Parmi les déportés, originaires du Morbihan, trouvait la mort en Allemagne : Joseph Le Marchand, né le 12 septembre 1901 à Cléguérec, Matricule 28310. Transféré au Kommando de Wiener Neustadt puis au KL Buchenwald, et enfin à celui de Dora où il décédait le 15 mai 1944, il avait 32 ans.

Revenaient de déportation:

Libéré à Bergen- Belsen le 15 avril 1945 : Xavier Daridan, né le 27 avril 1898 à Vannes, Matricule 27938. Affecté au kommando de Wiener Neustadt dans l’usine Rax Werke, Xavier était transféré au KL de Buchenwald, puis de Dora et en fin évacué vers celui de Bergen- Belsen.

 Déporté dans ce convoi Albert Jouannic,** né le 4 juin 1912 à Elven, Matricule 28180, parvenait le 14 juillet 1944, à s’évader du Kommando de Loibl Pass, où il avait été transféré, et à se réfugier auprès de partisans slovènes, avec quatre autres jeunes camarades : Maurice Arnould, René Baulaz, Georges Célarié, Fortuné Pellisier et un jeune slovène, Alojz Cedé.

Transports partis de Paris, gare de l’Est, entre août 1943 et avril 1944 vers Sarrebrück-Neue Bremm puis divers KL dont Mauthausen

A partir de juillet 1943 pour les femmes, d’août 1943 pour les hommes, les nazis organisèrent la déportation de résistants en mettant en place, au départ  de la gare de l’Est, des transports de 50 à 60 détenus, quasiment les lundis de chaque semaine, dans des wagons de voyageurs spécialement aménagés accrochés au train Paris-Berlin. Arrivés en gare de Sarrebrucke, les déportés étaient d’abord conduits au camp de Neue Bremme, où ils restaient parfois plusieurs semaines, avant leur transfert vers un autre camp . Ce camp de Neue Bremme, qui s’étendait sur plus de 5 500 m2 clôturé par des barbelés, avait été construit, courant 1943, le long de la route menant à Metz, d’abord pour y interner des hommes, un camp de femmes étant construit en décembre 1943. Les départs de déportés hommes vers Neue Bremme s’arrêtèrent en avril 1944, ce camp devenant alors exclusivement un camp de transit pour les femmes déportées vers Ravensbrück. Ainsi pendant ces 9 mois, quelques 1064 résistants transitèrent par ce camp de Neue Bremm, 565 d’entre eux étant transférés au KL Mauthausen. Parmi ces derniers :

Déporté NN le 24 février 1944: Emile Le Galliard, né le 22 décembre 1909 à Guégon, était transféré au Kommando d’Ebensee où il était libéré le 5 mai 1945.
Déporté NN le 28 février 1944: Eugène Toulgoat, né le 10 octobre 1894 à Guégon, Matricule 60762 , était transféré au camp de Flossenburg où il décédait à une date inconnue, il avait 53 ans lors de sa déportation .
Déporté NN le 13 mars 1944: Toussaint Jacob, né le 1 novembre 1916 à St Caradec- Trégomel, Matricule 61228, était libéré au camp central le 5 mai 1945.
Déportés NN le 21 mars 1944: Maurice Bonsergent, né le 18 janvier 1921 à Lorient , Matricule 64105, transféré au camp de Gusen où il était libéré le 5 mai 1945; Robert Favrel, né le 23 juin 1911 à La Loupe (28), cheminot, membre du réseau « Jade-Fitzroy », groupe de Vannes**, il était arrêté le 24 novembre 1943 à son bureau dans la gare de Vannes. Robert était transféré au Kommando de Melk où il décédait le 12 février 1945, il avait 33 ans.

Transport parti de Compiègne le 22 mars 1944

Ce convoi emportait 1218 hommes, 640 d’entre eux allaient mourir ou disparaître dans le camp de Mauthausen ou ses Kommandos annexes, dont au moins 82 gazés à Hartheim entre juillet et décembre 1944.
Parmi les déportés de ce convoi, près de 300 étaient des militants communistes ou des membres du Front National arrêtés entre fin 1940 et fin 1942. Les autres patriotes de ce convoi avaient été arrêtés, pour la plupart, en janvier et février 1944, soit dans le cadre du démantèlement de leur réseau, soit comme maquisards, soit dans des rafles de représailles dans les villages proches des maquis ou suite à un attentat. Ainsi, dans le Morbihan, le 18 janvier 1944 un soldat allemand, était abattu d’un à coups de revolver dans une rue du bourg de Guilliers. L’auteur de l’attentat n’étant pas découvert, dès le 20 janvier 1944, les forces d’occupation organisaient une grande rafle, sur les communes de Guilliers, Evriguet, Mauron, Loyat, Mohon et Brignac. Prés de 500 hommes étaient ainsi arrêtés ce jour là et rassemblés dans la cour de l’école publique de Guilliers, les allemands en sélectionnant 50 parmi les plus jeunes. 45 d’entre eux, après avoir été enfermés pendant trois dans une classe de l’école publique de Mauron, puis incarcérés au camp Marguerrite à Rennes, étaient dirigés sur Compiègne où ils restaient plusieurs semaines avant d’être déportés à Mauthausen ou à Dachau, camps dans lesquels 24 d’entre eux allaient mourir. Déporté à Dachau, le 18 juin 1944, Marcel Ganne, né le 14 janvier 1920 à Guilliers, arrêté dans ce bourg, décédait le 20 mars 1945 à Bergen Belsen, il avait 24 ans.

 Dans ce convoi du 22 mars 1944 se trouvaient de 40 ces jeunes gens pris dans la rafle du 20 janvier 1944, dont 23 ne reviendraient pas des camps. ****

Parmi les déportés assassinés par gaz se trouvait: François Cornu, né le 21 novembre 1912 à Lorient, Matricule 59780. Transféré à Hartheim , Emile y était gazé le 13 décembre 1944, il avait 32 ans.

Parmi les déportés, originaires du Morbihan, ou arrêtés dans ce département trouvaient la mort en Allemagne :

dans le camp central : Henri Chantrel, né le 22 juin 1921 à Evriguet, arrêté dans ce bourg, Matricule 59715, décédé le 10 juillet 1944, il avait 23 ans ; Raymond Doublet, né le 15 septembre 1911à Mauron, arrêté dans ce bourg, Matricule 59852, décédé le 8 mai 1945, il avait 33 ans ; Joseph Groseil, né le 21 février 1918 à Brignac, arrêté dans le bourg de Mauron, Matricule 60028, décédé le 14 juin 1944, il avait 26 ans ; François Guillemot, né le 17 octobre 1925 à Guilliers, arrêté dans ce bourg, Matricule 60040, décédé le 18 avril 1944, il avait 19 ans;
Albert Le Bail ***, né le 8 février 1894 à Lorient, syndicaliste, dirigeant du groupe Front National- FTPF de Lorient, Matricule 59516, décédé le 10 mai 1944, il avait 50 ans ; François Macé, né le 24 octobre 1921 à Guilliers, arrêté dans ce bourg. Membre des Corps Francs Vengeance du Morbihan. Matricule 60264, décédé le 4 avril 1945, il avait 23 ans;  Antoine Prod’homme, né le 12 mars 1921 à Guilliers, arrêté dans ce bourg, Matricule 60647, décédé le 26 avril 1945, il avait 24 ans ; Gabriel Querbouet, né le 19 juin 1915 à Loyat, arrêté dans ce bourg, Matricule 60477), décédé le 31 mai 1945 avant le rapatriement, il avait n’avait pas 30 ans; Pierre Rouaud, né le 2 juin 1910 à la Ville Coquelin, arrêté dans le bourg de Néant, Matricule 60543, décédé le 15 mai 1945, avant le rapatriement, il n’avait pas 35 ans;

dans le camp de Gusen: Alferd Besnier, né le 16 septembre 1919 à Guilliers, arrêté dans ce bourg, Matricule 56583, décédé le 2 décembre 1944, il avait 25 ans ; Léon Bougué, né le 7 janvier 1920 à Loyat, arrêté dans ce bourg, Matricule 59626, décédé le 2 décembre 1944, il avait 24 ans ; Marcel Bourdais, né le 14 juin 1902 à Malestroit, Matricule 59631, décédé le 3 juin 1944, il avait 42 ans ; Joseph Cloitre, né le 5 mai 1912 à St Pierre Quiberon, Matricule 59752, décédé le 6 janvier 1945, il avait 32 ans ; Roger Géraud, alias Grisou, né le 19 janvier 1924 à Lanoué. Membre des Corps Francs Vengeance du Morbihan, il était arrêté à Loyat. Matricule 59963, il décédait le 13 mars 1945, il avait 21 ans ; Louis Gueguen, né le 4 juin 1916 à Quiberon. Fait prisonnier de guerre au moment de l »armistice dans la région de Nantes, Louis s’était évadé du camp, et était passé en zone libre sous le pseudonyme de Charlot Dumoulin. Nommé instituteur en 1941 à Saint-Sauveur près d’Argelès, il revenait en zone occupée au printemps 1942 et était nommé instituteur à Saint-Gouvry près de Rohan, puis, en octobre 1943. à Evriguet Il entrait dans la Résistance avec son beau-père André Guillo et le frère de celui-ci Théophile Guillo. Le matin du 20 janvier 1944, il était arrêté comme otage à Evriguet. Matricule 60034, il décédait le 4 mai 1945, il n’ avait pas encore 29 ans; Fernand Harel, né le 31 mars 1926 à Loyat, arrêté dans ce bourg, Matricule 60047, décédé le 30 novembre 1944, il avait à 19 ans ; Eugène Jagoury, né le 20 novembre 1920 à La Chapelle, arrêté à Guilliers, Matricule 60075, décédé le 21 janvier 1945, il avait 24 ans ; Jean Jegorel, né le 20 septembre 1925 à Crédin, arrêté à Mauron, Matricule 60085, décédé le 10 septembre 1944, il n’avait pas encore 20 ans ; Henri Le Goff, né le 4 février 1921 à Guilliers, arrêté dans ce bourg, décédé le 9 août 1944, il avait 23 ans ; Adolphe Lequitte, né le 13 août 1921 à Taupont, arrêté dans le bourg de Loyat, Matricule 60166, décédé le 18 février 1945, il avait 23 ans ; Gilles Le Roux, né le 26 décembre 1922 à Hennebont, membre du groupe Front National- FTPF de Lorient, Matricule 60547, décédé le 22 avril 1945, il avait 22 ans ; Auguste Marot, né le 4 août 1925 à Loyat . Membre des Corps Francs Vengeance du Morbihan alias Ferraille, arrêté dans le bourg de Loyat, il était transféré à Gusen, Matricule 60242, où il décédait le 22 avril 1945, il avait 19 ans ; Roger Méat, né le 18 juillet 1920 à Evriguet, arrêté dans ce bourg, Matricule 60276, décédé le 4 janvier 1945, il avait 24 ans ; Ernest Quesnel, né le 8 juin 1895 à Mauron, cordonnier dans ce bourg, après la rafle, il avait été dénoncé comme étant communiste par un collaborateur et arrêté le 22 avril 1944. Matricule 60478, il était transféré à Gusen où il décédait le 15 janvier 1945, il avait 49 ans ; François Renault, né le 13 juin 1900 à Ploemeur, membre du groupe Front National- FTPF de Lorient, Matricule 60503, décédé le 8 décembre 1944, il avait 43 ans ; Yves Texier, né le 16 avril 1914 à Guilliers, arrêté dans ce bourg, Matricule 60623, décédé le 17 août 1944, il avait 30 ans ; Prosper Vacher, né le 20 septembre 1923 à Mauron, arrêté dans ce bourg, Matricule 60549, décédé le 31 octobre 1944, il avait 21 ans ;

 dans le kommando d’ Amstetten : Joseph Louis, né le 20 janvier 1924 à Guilliers, arrêté dans ce bourg. Matricule 60193, transféré au Kommando de Melk puis dans celui d’Amstetten créé le 23 mars 1945, et où travaillaient 1500 déportés pour déblayer la gare bombardée . Il y décédait le 5 avril 1945, il avait 20 ans ;

Quant à André Le Guern, né le 4 mars 1923 à Carnac, matricule 60036. Transféré dans le Kommando de Passau dans l’Est de la Bavière, ( montage d’armes), puis au KL Flossenburg, il était libéré le 4 mai 1945, mais il décédait peu après son retour en France.

Revenaient de déportation:

Libérés à Mauthausen, par la Croix Rouge le 28 avril 1945, les déportés suivants qui avaient été transférés au Kommando de Wiener-Neudorf , situé dans la banlieue de Vienne, créé en août 1943 pour le montage de moteurs d’avions, et auraient bénéficié d’un rapatriement sanitaire :
Louis Garin (6)dit Marcel Puissant, né le 25 août 1923 à Guilliers, arrêté dans ce bourg, était membre des FFI depuis septembre 1943, Matricule 60469 ; Mathurin Le Moullac, né le 15 janvier 1899 à Pontivy, matricule 60349; Ernest Monvoisin, né le 29 août 1920 à Mauron, arrêté dans ce bourg, Matricule 60325 ; Eugène Nagat, né le 7 août 1924 à Loyat, arrêté dans ce bourg, Matricule 60358 ; Henri Perrier, né le 9 décembre 1911 à Aigurande (36), arrêté dans le bourg de Loyat, Matricule 60421 ; Henri Pirio, né le 2 janvier 1924 à Mohon, arrêté dans ce bourg, Matricule 60444 ; Marcel Renaud, né le 16 janvier 1921 à Saint-Léry près de Mauron, arrêté dans ce bourg, Matricule 60502 ; Alexandre Renard, né le 16 juin 1925 à Guilliers, arrêté à dans ce bourg, Matricule 60501; Gabriel Ruelland, né le 30 avril 1920 à Loyat, arrêté dans ce bourg, Matricule 60549.

 Libérés à Mauthausen ou à Gusen le 5 mai 1945 : Gustave Ameline, né le 3 avril 1925 à Vertou (44), arrêté dans le bourg de Loyat, Matricule 59489 ; André Blin, né le 22 octobre 1921 à Pontivy, Matricule 60333 ; Eugène Ferteux, né le 10 mars 1924 à Mohon, bourg où il a été arrêté, Matricule 59926 ; Louis Gapaillard, né le 25 janvier 1925 à Guilliers, arrêté à Mohon, Matricule 59662 ; Jean Le Mouel, né le 14 octobre 1923 à Plouay, Matricule 60348 ; Arsène Marion, né le 15 septembre 1909 à Brignac, bourg où il a été arrêté, Matricule 60240 ; Louis Puren, né le 22 janvier 1891 à Guenin, Matricule 60469 ; Henri Rouaud, né le 18 juillet 1923 à Noyal-Muzillac, Matricule 60542 ; Vincent Tenier, né le 12 octobre 1923 à Plouay, Matricule 60617 ; Jean Tual , né le 20 décembre 1919 à Hennebont, membre des FTPF, agent de liaison pour le maquis de Bubry, arrêté le 21 novembre 1943, Matricule 60648 .

Libérés à Loibl Pass le 7 mai 1945 : Elie Briero, né le 2 mars 1925 à Evriguet, arrêté dans ce bourg, Matricule 59647 ; François Chérel, né le 21 janvier 1923 à Loyat, arrêté dans ce bourg, Matricule 59736 ; Roger Fontaine, né le 26 août 1913 à Paris (75), arrêté à Loyat, Matricule 59938 ; Jean Lucas, né le 17 avril 1905 à Pluvigner, membre du groupe Front National- FTPF de Lorient, Matricule 60198 ;

Libérés à Wiener-Neudorf : Henri Monfort, né le 5 décembre 1923 à Lorient, Matricule 60314; André Sergeant, né le 23 septembre 1920 à Outreau (62), arrêté à Mauron, Matricule 60578.

Libérés à Linz le 5 mai 1945 : Jean Thébault, né le 16 août 1925 à Guilliers, arrêté dans ce bourg, Matricule 60624.

Transport parti de Compiègne le 6 avril 1944

Dernier transport à quitter Compiègne directement vers le KL Mauthausen, ce convoi emportait 1489 hommes, 763 d’entre eux allaient mourir ou disparaître dans ce camp ou ses Kommandos annexes, dont au moins 122 gazés à Hartheim.
Parmi les déportés de ce convoi, le plus jeune avait 15 ans, le plus âgé 74 ans. Tous ces hommes avaient été extraits le 6 avril, vers 7 heures du camp de Royallieu pour rejoindre à pied la gare où ils étaient embarqués dans 12 wagons à bestiaux indiquant « 40 hommes, chevaux en long:8» et dont toutes les ouvertures avaient été obturées. Le trajet allait durer trois jours et deux nuits, sans nourriture et dans le froid. De plus, après 5 évasions réussies, dans la nuit du 6 au 7 avril, les SS contraignirent tous les hommes à se dévêtir, leurs vêtements étant rassemblés dans deux wagons. Ils durent finir le trajet entassés à 120 par wagon. Les résistants de ce convoi avaient été arrêtés, pour la plupart, entre novembre 1943 et mars 1944, soit lors de tentatives de franchissement de la frontière espagnole, soit dans le cadre du démantèlement de leur réseau, comme les membres du réseau Buckmaster en Ille et Vilaine, soit comme maquisards, soit dans des rafles de représailles dans les villages proches des maquis ou suite à un attentat. Peu après leur arrivée à Mauthausen, près de la moitié des déportés de ce convoi était transférée au Kommando de Melk.

Parmi les déportés assassinés par gaz se trouvaient: Jules Lincy, né le 28 décembre 1886 à Caudan Kerentrec, membre du réseau « Jade-Fitzroy », groupe de Vannes***, il était arrêté le 28 novembre 1943. Matricule 62712, Jules était gazé à Hartheim le 21 août 1944: il avait 57 ans; Jean Le Huludut, né le 28 juillet 1910 à Lorient, Matricule 62566. Transféré à Hartheim , Jean y était gazé le 5 décembre 1944, il avait 34 ans.

Parmi les déportés, originaires du Morbihan, ou arrêtés dans ce département trouvaient la mort en Allemagne :

dans le camp central : Roger Chotard, né le 22 mars 1923 à Guer, Matricule 62159, décédé le 16 juillet 1944, il avait 21 ans ; André Joly, né le 13 janvier 1925 à Lorient, Matricule 62592, décédé le 10 mai 1944, il avait 19 ans ;

dans le camp de Gusen : Emile Jego, né le 5 janvier 1920 à Vannes, Matricule 62588, décédé le 19 mars 1945, il avait 25 ans ; Joseph Le Leuls, né le 8 juin 1891 à Auray, Matricule 62702, décédé le 9 décembre 1944, il avait 53 ans ; Alfred Ronber, né le 13 février 1889 à Brignac, Matricule 63092, décédé le 10 décembre 1944, il avait 55 ans ;

dans le kommando d’ Ebensee: Louis Enizan, né le 4 avril 1926 à Vannes, Matricule 62372, décédé le 19 avril 1945, il avait 19 ans ;

dans le kommando de Melk : Pierre Gouello, né le 13 octobre 1922 à Loyat, arrêté dans ce bourg le 20 janvier 1944. Membre des Corps Francs Vengeance du Morbihan, alias François Cocheril. Matricule 62175, décédé le 2 février 1945, il avait 22 ans ; Eugène Brunel, né le 24 août 1920 à Augan, Matricule 62048, décédé , il avait 20 ans au moment de sa déportation ; Henri Lucas, né le 3 juin 1914 à Vannes, Matricule 62725, décédé le 8 août 1944, il avait 30 ans;

Revenaient de déportation:

Libérés à Ebensee le 6 mai 1945 : Marcel Bourdilleau, né le 28 novembre 1899 à Lorient, Matricule 62012; Pierre Valy, né le 2 février 1907 à Malguenac, Matricule 63265;

 Libéré à Melk  : René Benic, né le 1 septembre 1918 à Le Faouët, Matricule 61945;

Récapitulatif établi par Katherine Le Port
à partir des renseignements contenus
dans les notices et les listes du Livre Mémorial des Déportés de France
arrêtés par mesure de répression
publié par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation,
aux Editions Tirésisas
notamment Tome I pages 83/84 et 179
et dans l’article « Mauthausen » paru dans la revue Mémoire vivante, n° 37, revue de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

* Heinrich Himmler, né le 7 octobre 1900, adhérait en août 1923 au parti NSDAP, créé par Hitler, entré à la SS en 1925, nommé Reichfürher de la SS en janvier 1929, chef suprême de toutes les polices en 1938, ministre de l’Intérieur en novembre 1943. Le 23 avril 1945, il rencontrait le comte Bernadotte à Lübeck et se disait prêt à négocier la capitulation de l’Allemagne. L’ayant appris, Hitler le révoquait. Arrêté par les anglais, Himmler se suicidait le 23 mai 1945.
Oswald Pohl, général SS, chef du WVHA, services économiques, condamné à mort par le Tribunal Militaire américain à Nuremberg, procès qui se tint du 13 janvier 1947 au 3 novembre 1947, pendu le 8 juin 1951 à la prison de Landsberg.
Reinhard Heydrich, né le 7 mars 1904, entré à la SS en 1931, nommé Oberfürher de la SS en mars 1933, chef du SD Sicherheitsdienst, service de renseignement SS, chargé de démasquer « les adversaires de l’idée nationale-socialiste et d’orienter en ce sens l’action de la police», service qu’il désignait comme une « police de l’esprit, l’instrument de mesure et de contrôle de la pensée ». Nommé en 1942, protecteur de Bohème et de Moravie, il était exécuté le 4 juin 1942 à Prague par deux soldats tchèques, formés à Londres et parachutés en Tchécoslovaquie pour cette mission.
** voir le témoignage d’Albert Jouannic sur son évasion dans le livre de Bernadac  Le Neuvième cercle
*** rubriques ultérieures sur notre site concernant le réseau « Jade-Fitzroy » en Bretagne et la répression contre le Front National à Lorient en 1942
****voir l’article mémorial qui leur est consacré sur Internet La rafle de Guilliers du 20 janvier 1944 deportation/56/guilliers.htm



(1) Témoignage de Luis Garcia Manzano, édité par l’Amicale française de Mauthausen
« La formation des Kommandos chaque matin donne lieu à des scènes de violence et de brutalité et à un climat d’hystérie sur la place d’appel. Celui qui n’a pas de Kommando attitré reçoit les coups des Kapos qui se le disputent… Les disponibles, hésitants, affolés, poursuivis, perdus, deviennent des choses à abattre car il ne faut pas se cacher que la finalité d’une telle « ronde« était aussi de réduire le trop plein du camp en éliminant les plus faibles…. Les coups étaient juste ajustés pour éclater les crânes. Les corps roulaient pour ne plus se relever. Ils s’acharnaient avec une furie démentielle sur ceux qui étaient à terre. J’ai vu beaucoup d’hommes finir ainsi, sur le pavé de la place d’appel dans ces tristes matins des premiers jours de 42… ».

( 2)Témoignage sur la carrière, le « mur des parachutistes » et la mort d’un des assassins, de Pierre Daix, militant communiste déporté le 22 mars 1944, matricule 59807 :



« Le SS Spatz soudain s’arrêta. Il parvenait à l’endroit où le chemin passait au bord de la falaise. C’était de là qu’il avait l’habitude de jeter les hommes en bas. Il attendit le premier traînard. Il regardait la troupe avancer, vérifiant l’ordre des rangs. Spatz avait repéré un homme qui se tordait sous un point de côté. Il le voyait lentement perdre du terrain. Il serra sa matraque, il le piquerait au passage. L’homme surgit enfin, Spatz brandit sa matraque, l’homme était au second rang. À l’intérieur son voisin immédiat, le russe Pavel Loukov ( matricule 63.207) sentant le danger, se précipita en avant. Spatz bondit en hurlant. Soudain, il se sentit bousculé, pris à la gorge, il essaya de se débattre, mais l’homme, avec l’élan acquis et le poids de la pierre, l’avait fait tomber au bord de la falaise. L’homme se poussait sur lui et l’écrasait. Spatz tira. L’homme reçut la balle dans le cou, mais dans un dernier sursaut, il entraîna Spatz vers le gouffre. Celui-ci essaya de se dégager, mais il sentit le sol se dérober sous lui, en essayant de se dégager, il entraîna l’homme dans sa chute. Du chemin, on vit les deux corps ricocher de rocher en rocher, jusqu’au fond de la falaise. Ils s’écrasèrent ensemble, en bas, avec un bruit mou».
Selon Pierre Daix, la riposte désespérée mais héroïque du déporté russe aurait mis fin à cette forme d’assassinat par les SS sur le chemin de la carrière.

(3) Hartheim et « l’euthanasie hitlérienne » :

Le château d’Hartheim, situé à proximité de Linz en Autriche, avait été donné par ses propriétaires en 1898 pour une oeuvre de bienfaisance et confié aux Soeurs de Saint Vincent de Paul qui le transformaient en institution pour handicapés. Après l’annexion de l’Autriche en 1938, les nazis exproprièrent la congrégation religieuse et expulsèrent les occupants. A partir de 1939, le château fut transformé en centre « d’euthanasie » par gaz des malades mentaux considérés comme une charge inutile pour la société . En effet, en Octobre 1939, Hitler faisait mettre en oeuvre d’élimination des handicapés physiques et mentaux par la décision suivante : «Le Reichsleiter Bouhler et le docteur en médecine Brandt sont chargés, sous leur responsabilité, d’étendre les attributions de certains médecins à désigner nominativement. Ceux-ci pourront accorder une mort miséricordieuse aux malades qui auront été jugés incurables selon une appréciation aussi rigoureuse que possible». Cette opération était appelée Aktion T4 en référence à l’adresse berlinoise Tiergartenstrasse 4 du bureau de coordination du programme. Le SS Philipp Bouhler était secondé par Viktor Brack et Karl Brandt médecin personnel d’Hitler. L’organisation de la sélection et du transport des malades à euthanasier était confiée au SS Christian Wirth, chef de la police criminelle de Stuttgart et futur commandant du camp de Belzec. Les victimes étaient transportées par train puis dans des autocars aux vitres peintes vers six centres de gazage : Grafeneck, Brandeburg, Hartheim, Pirna-Sonnenstein, Bernburg, Hadamar. Dans l’Institut d’Hartheim, alors dirigé par le docteur Rudolf Lonauer assisté du docteur Georg Renno, les chambres à gaz, camouflées en douches,  étaient installées dans des baraques en bois situées près du château. Les cadavres, dépouillés des dents en or, étaient incinérés et les cendres répandues dans le Danube et dans le Traun. Le dernier convoi au titre  de l’ Aktion T4 serait arrivé à Hartheim le 8 Août 1941.
Malgré les «précautions » prises par les nazis pour garder secrète cette Aktion T4, notamment par la remise aux parents de certificats de décès, comportant de fausses causes et de faux lieux de décès, cette pratique finit par être connue des familles . Par la voix de l’évêque de Münster, Clemens August von Galen, une protestation publique s’éleva en Allemagne. En effet, celui-ci dénonça dans un sermon prononcé le 3 Août 1941 le fait que « de nombreux décès inattendus de malades mentaux ne se produisent pas naturellement mais sont intentionnellement provoqués, en accord avec la doctrine selon laquelle il est légitime de détruire une prétendue «vie sans valeur». Ceci fut connu à l’étranger. Ce d’autant plus que les Britanniques diffusaient le sermon à la BBC et par des tracts largués au-dessus de l’Allemagne. Si le 24 Août 1941, Hitler donnait l’ordre de cesser l’Aktion T4, en réalité l’extermination des personnes considérées comme des charges pour la société se poursuivait jusqu’en 1945. De plus cette «euthanasie» allait s’étendre aux camps de concentration où des malades, des handicapés, des personnes inaptes au travail furent sélectionnés et, quand il n’existait de chambre à gaz dans le camp ou le kommando, envoyés dans les chambres à gaz des centres T4. Pour préserver le secret, cette opération porta le nom de code « traitement spécial 14 F 13».
Dès le 11 août 1941, un premier convoi de déportés arrivait à Hartheim, composé uniquement de juifs hollandais. Jusqu’en février 1942, les convois allaient se succéder à intervalles réguliers, dans le cadre de l’opération 14 F 13. Les médecins Lonauer et Renno étaient chargés d’aller sélectionner dans les camps les personnes inaptes au travail. Pour camoufler l’opération, les noms des détenus étaient rayés sur le registre d’écrou avec comme inscription dans le fichier : «transfert pour le camp de repos le….». La construction d’une chambre à gaz à Mauthausen, et l’envoi du personnel « qualifié » de l’Institut d’Hartheim dans les centres de mise à mort ouverts en Pologne, conduisaient à la fermeture de ce centre d’euthanasie. Toutefois, en mars 1944, ce centre entrait de nouveau en fonctionnement, et jusqu’en décembre 1944, les assassinats par gaz allaient y reprendre.
A partir de la mi-Décembre 1944, les nazis envoyèrent un kommando de maçons, parmi lesquels des Espagnols et des Polonais, pour détruire toutes les traces des installations de gazage. Les travaux de démolition et de camouflage furent achevés en Janvier 1945. Les nazis utilisèrent alors le château pour loger des réfugiés, fuyant l’avance des armées alliées.
Du fait de la destruction ou de la disparition de la quasi totalité des archives, le nombre de victimes gazées à Hartheim est difficile à déterminer. Selon l’historien Pierre Serge Choumoff, il s’élèverait au minimum à 30 000. Entre 1939 et 1945, de 200 000 à 250 000 personnes handicapées et déportés déclarés inaptes au travail auraient été assassinées au titre des opérations T4 et 14 F 13.

(4) Le Serment de Mauthausen

Mauthensen libéré : les déportés font tomber l’aigle nazi



Le serment de Mauthausen a été rédigé sous la forme d’un appel, connu depuis sous le nom de serment du 16 mai 1945, lors de la cérémonie tenue à l’intérieur du camp central, et organisée par le Comité International du camp.

« Voici ouvertes les portes d’un des camps les plus durs et les plus sanglants, celui de Mauthausen. Dans toutes les directions de l’horizon, nous retournons dans des pays libres et affranchis du fascisme. Les prisonniers libérés, hier encore menacés de mort par la main des bourreaux du monstrueux nazisme, remercient du fond de leur cœur les armées alliées victorieuses, pour leur libération et saluent tous les peuples à l’appel de leur liberté retrouvée.
Le séjour de longues années dans les camps nous a convaincus de la valeur de la fraternité humaine. Fidèles à cet idéal, nous faisons le serment solidaire et d’un commun accord, de continuer la lutte contre l’impérialisme et les excitations nationalistes. Ainsi que par l’effort commun de tous les peuples, le monde fut libéré de la menace de la suprématie hitlérienne, ainsi il nous faut considérer cette liberté reconquise, comme un bien commun à tous les peuples. La paix et la liberté sont la garantie du bonheur des peuples et l’édification du monde sur de nouvelles bases de justice sociale et nationale est le seul chemin pour la collaboration pacifique des États et des peuples. Nous voulons, après avoir obtenu notre liberté et celle de notre nation, garder le souvenir de la solidarité internationale du camp et en tirer la leçon suivante : Nous suivons un chemin commun, le chemin de la compréhension réciproque, le chemin de la collaboration à la grande œuvre de l’édification d’un monde nouveau, libre et juste pour tous. Nous nous souviendrons toujours. des immenses sacrifices sanglants de toutes les nations qui ont permis de gagner ce monde nouveau. En souvenir de tout le sang répandu par tous les peuples, en souvenir des millions de nos frères assassinés par le fascisme nazi, nous jurons de ne jamais quitter ce chemin.
Sur les bases sûres de la fraternité internationale, nous voulons construire le plus beau monument qu’il nous sera possible d’ériger aux soldats tombés pour la liberté : Le Monde de l’Homme libre ! Nous nous adressons au monde entier par cet appel: aidez-nous en cette tâche.
Vive la Solidarité internationale ! Vive la Liberté ! »

(5 ) cité par Claudine Cardon-Hamet dans son livre Mille Otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942, voir aussi son analyse sur l’évolution de la répression nazie en 1942 en France occupée pages 151 à 158.

( 6) Extraits du témoignage de Louis Garin recueilli par Patrick Caillez publié dans le Journal Ouest France le 22 janvier 2004
« Cinq cent personnes furent arrêtées et parquées dans la cour de l’école publique de Guilliers. Cinquante (a) parmi les plus jeunes sont choisis et emmenés sous escorte à pied dans une salle de l’école publique de Mauron. où nous sommes restés trois jours avec un peu de ravitaillement. Puis ce fut l’embarquement à la gare de Mauron pour Rennes dans des wagons à voyageurs, puis direction de Compiègne-Royallieu….. Nous restâmes deux mois à fabriquer des paillassons. Nous n’avons pas été maltraités à Compiègne. Ensuite nous avons été embarqués pour l’Allemagne. Nous étions entassés à 100 par wagon à bestiaux avec un bidon pour les besoins et une botte de paille. Nous n’avions ni à boire ni à manger: ceux qui tombaient ne pouvaient plus se relever. certains ont essayé d’ouvrir le wagon et y sont parvenus, mais les soldats allemands surveillaient y compris la nuit, avec de puissants projecteurs.. Lorsqu’ils ont constaté les premières évasions, ils ont fait stopper le convoi et vérifier tous les wagons. Quand ils ont vu notre wagon ouvert, ils nous ont fait déshabiller entièrement et fait remonter dans le wagon dans la tenue d’Adam. Ce voyage a duré environ trois jours et deux nuits. On avait faim, froid et on devenait fou là dedans. Arrivés à Mauthausen, nous avons pu récupérer des vêtements mais pas forcément les nôtres: le curé avec le képi et le gendarme sans uniforme. Puis il a fallu courir pour arriver au camp. A l’entrée, un répit a permis de se rhabiller. mais ce ne fut pas long car nous avons dû de nouveau nous déshabiller pour la douche froide; puis on nous a rasés et barbouillés de désinfectant. Nous sommes ressortis nus dans le froid. Nous avons endossé notre uniforme de bagnard: le bonnet, le pantalon et la veste rayée, des chaussures composées d’un plaque de bois et d’une lanière de cuir avec des chiffons. Ce fut alors le début de l’enfer! Tout d’abord, il y a eu la quarantaine: pour nous dresser à coups de cravache, apprendre à obéir aux ordres, connaître son numéro matricule en allemand, car nous n’étions plus que des numéros matricule.On pouvait parfois rester des heures debout, sans bouger sur un sol mal pavé, ce qui rendait encore plus difficile la position et malheur à celui qui n’était pas droit ou qui tombait. Ensuite, nous avons été répartis dans différents commandos de travaux forcés avec pour seule nourriture 250 grammes de pain et une louche de rutabagas pour 12 heures de travail par jour. Tous les déplacements se faisaient à pied sous la garde des SS, mitraillettes chargées et accompagnés de chiens.»

(a) 5 d’entre eux seraient libérés à Mauron ou à Rennes avant le départ pour l’Allemagne.

Les photographies du camp de Mauthausen et de ses annexes illustrant cet article sont reprises au Livre La Déportation , publié en 1967 par la FNDIRP, pages 181 à 185;

Ci dessous des photographies reproduites dans le supplément spécial
daté du 1  août 1945 du journal Ce soir

Dans ce supplément titré Mauthausen Camp de l’assassinat , le journal Ce soir, quotidien communiste tirant alors à quelques 200 000 exemplaires publiait les photographies ci-dessous, indiquant qu’elles auraient été prises par les SS gardiens du camp, leurs négatifs ayant été soustraits aux allemands et rapportés par un jeune déporté espagnol . Malgré leur piètre qualité, il nous a paru utile de donner un exemple de la manière dont la population française a pu découvrir ces « Souvenirs de mort », selon le titre d’un des articles, signé Marcel Prenant, lui-même déporté au KL Neuengamme le 4 juin 1944.











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