ORIGINAIRES DU MORBIHAN,
OU ARRÊTÉS DANS CE DÉPARTEMENT
CES 41 PATRIOTES FURENT DÉPORTÉS AU KL SACHSENHAUSEN
au moins 17 d’entre eux périrent dans les camps nazis :
le plus jeune avait 19 ans, le plus âgé 65 ans.


Quelques données historiques sur ce camp :

En mars 1933, dans une brasserie désaffectée d’Oranienbourg, petite ville située à environ 30 kilomètres au Nord de Berlin, la SA, Sturm Abteilung ou Sections d’assaut, organisation paramilitaire du parti nazi, créée en 1921 et qui jouait encore un rôle important dans la mise en oeuvre de la terreur politique, installait un camp « sauvage » pour l’internement de prisonniers politiques *. De nombreux parlementaires communistes et socialistes allemands y étaient internés. Parmi eux, Gerhart Seger, député social-démocrate qui, étant parvenu à s’évader le 4 décembre 1933, publiait en 1934 à Prague, Oranienburg, livre qui dénonçait les crimes commis par les nazis dans les camps. Ce premier camp d’Oranienbourg était fermé peu après la « Nuit des longs couteaux » au cours de laquelle, le 30 juin 1934, la plupart des responsables de la SA furent liquidés. Les anciens camps étaient alors progressivement fermés ou passaient sous le contrôle de la SS. Les détenus allemands étaient transférés d’Oranienburg dans la prison de Lichtenberg, près de Berlin, en juillet 1934.


Le SS Théodor Eicke*, premier commandant du camp de Dachau, et qui avait pris une part importante dans l’élimination des SA, était promu général et nommé en juillet 1934 Inspecteur général des camps de concentration, Inspektion der Konzentraflonslager, I.K.L, office créé par Himmler ce même mois . A travers cet office, Eicke contrôlait alors les camps de Dachau, d’ Oranienburg, et les prisons d’ Esterwegen, à l’ouest de Brême, du Columbia Haus à Berlin, de Lichtenberg, de Fuhlsbüttel près de Hambourg. Il commandait également cinq bataillons de la SS-Totenkopfverband, formation armée de la SS, à tête de mort, créée pour assurer la surveillance des camps de concentration (1). Eicke décidait la création d’un nouveau camp à Sachsenhausen, près d’Oranienburg. Il réquisitionnait à cette fin une forêt domaniale pour y implanter celui-ci, selon un plan qui selon lui, devait permettre une surveillance efficace avec un effectif minimum de gardes, pour un maximum de détenus, à savoir une disposition en demi-cercle inscrit dans un triangle.




En juillet, août et septembre 1936, des prisonniers extraits d’Esterwegen arrivaient à Sachenhausen, et en octobre 1936, l’immense triangle de trente et un hectares était entièrement déboisé, défriché et entouré d’un réseau de barbelés. Les prisonniers construisaient ensuite les logements des SS, la Kommandantur , les Blocks dortoirs destinés aux détenus, dix huit blocks étant achevés en mai 1937, le camp comportant à la fin des travaux, 50 Blocks dortoirs pour détenus, 6 Blocks pour prisonniers de guerre principalement russes, 7 baraques pour le Revier -infirmerie, 15 autres pour les différents services, désinfection, douches, intendance, cuisines, laveries, etc.
A l’est du triangle , étaient implantées quatre petites maisons destinées à des personnalités otages (2), ainsi que les Sonderlager I et II, camp spéciaux réservés à des officiers allemands punis ou à des officiers prisonniers de guerre.
Etait également construite une prison, Zellenbau, isolée du reste du camp et comportant quatre-vingt cellules. Celles- ci différaient selon la gravité de la sanction. infligée au détenu . Ainsi les plus terribles étaient de simples placards en béton où le détenu ne pouvait ni s’asseoir ni a fortiori s’allonger. Enfin, les prisonniers construisaient les divers ateliers dans une enceinte accolée au camp des détenus, nommée l’Industriehof: y étaient notamment installés une usine d’armement, la DAW, divers ateliers et bureaux, et le champ de tir servant de lieu d’exécution des fusillés. Ainsi , entre le 3 septembre et le 16 novembre 1941, plus de 10 000 prisonniers de guerre soviétiques y furent assassinés d’une balle dans la nuque (3).
La zone de détention proprement dite était clôturée par un mur doublé d’un réseau de barbelés électrifiés, lui-même précédé d’une zone interdite, où le tir à vue sans sommation était de règle. En outre, neuf tours de garde, ou miradors, jalonnaient ce périmètre, tours d’où les mitrailleuses balayaient tout le triangle du camp. Des projecteurs installés sur chaque tour permettaient, la nuit, d’éclairer toute la surface du camp. Neuf autres tours surveillaient le Bauhof et l’Industriehof.


Dans cette zone de l’Industriehof, en 1942, les SS firent construire d’un bâtiment à un seul niveau, indécelable par dessus le mur d’enceinte, cyniquement désigné sous le nom de Station Z : « l’ étape ultime », venant compléter la baraque qui servait aux opérations dites « balle dans la nuque». Se trouvaient également dans cette station Z un four crématoire à quatre foyers, une fosse d’exécution des fusillés et une chambre à gaz, construite en 1943. Cette station servit aux meurtres collectifs et à la crémation des cadavres jusqu’en 1945. Des témoignages recueillis lors procès de Pankow en URSS, en 1947(4), permettaient d’établir qu’en octobre 1941, les SS, tout en poursuivant les mises à mort par « balle dans la nuque », avaient expérimenté sur des prisonniers de guerre soviétiques les premiers camions à gaz qui allaient entrer en service dans des centres d’extermination, comme Chelmno. Dès janvier 1945, lorsque les SS reçurent l’ordre de faire disparaître les traces des crimes commis, le dernier responsable du Kommando de Klinkerwerk, manufacture de briques, Heinrich Fresemann faisait déverser, dans le canal Hohenzollern, huit à neuf tonnes de cendres humaines de la station Z, ce qui correspondait à environ 35 000 personnes.
Fin 1936, transférée de Berlin dans le complexe Sachsenhausen-Oranienburg, était installée l’« Inspection des Camps de Concentration », à proximité immédiate du camp. L’ I.K.L administrait l’ensemble du système concentrationnaire, organisant toutes les commandes, dont celles de Zyklon B, pour l’ensemble des camps, donnant les instructions, recevant tous les compte-rendus des différents camps. Ainsi, le KL Sachsenhausen, était non seulement un camp « d’extermination par le travail », mais également un centre de formation pour l’encadrement SS des camps de concentration, et le lieu où s’élaboraient des opérations secrètes comme « la provocation de Gleiwitz » le 31 août 1939, contre la Pologne qui servit de prétexte au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, comme l’opération « Bernhard » pour la fabrication de fausses monnaies et de faux papiers, ou des opérations de sabotage, comme celle de mars 1945 sur la Côte d’Azur organisée par le SS Otto Skorzeny (5) .


Pendant toute la guerre, un gigantesque butin amassé par les SS et prélevé tant sur les victimes déportées que dans les territoires occupés, convergeait vers le complexe de Sachsenhausen. Des lieux de stockage furent organisés dans des Kommandos spécialisés: Schuhfabrik, Bekleidungswerke, Effektenkammer, les produits les plus précieux étant entreposés directement dans les caves de la Kommandantur. Le Kommando de la Schuhfabrik était chargé de trier et de récupérer les chaussures des déportés juifs exterminés à Auschwitz, en recherchant plus particulièrement les bijoux ou les devises qui auraient pu être dissimulés dans les talons et les semelles. D’Auschwitz arrivaient également à l’I.K.L. toutes les dents en or arrachées avant le passage des corps aux fours crématoires et jusqu’aux cheveux envoyés à des ateliers de textile.
Cet afflux d’objets de valeur entraîna un trafic dans lequel furent impliqués de hauts responsables SS comme le SS Loritz, commandant du camp de 1940 à 1942 qui se fit aménager une baraque spéciale, connue sous le nom des « ateliers Loritz » où un Kommando de plusieurs centaines de détenus travaillait à son seul profit (6).

A partir de 1940, des Kommandos extérieurs étaient constitués, étant précisé que, par suite de l’accroissement de leurs effectifs, certains kommandos extérieurs de Sachsenhausen devinrent des camps autonomes, comme ce fut le cas des camps de Neuengamme en Juin 1940 et de Gross-Rosen en mai 1941. Les principaux Kommandos extérieurs étaient les suivants.

Tout d’abord, en 1940, le kommando d’Heinkel, usine-camp construite dans les bois près du village de Germendorf au sud ouest d’Oranienburg, pour les ateliers de fabrication d’avions de la firme Ernst Heinkel . Conçus pour échapper à des attaques aériennes directes, les sept grands halls abritant les ateliers étaient disposés au milieu des pins, en quinconce, à l’écart l’un de l’autre.
Jusqu’en 1940, les employés de l’usine étaient des civils allemands. Vers la fin de cette année, des prisonniers de guerre français y étaient affectés, retirés de force de leurs Stalags, pour participer à la construction des bombardiers Heinkel. Les premiers concentrationnaires proprement dits arrivèrent en juin 1941, pour préparer les baraquements du camp pour les prochains déportés. Les premiers déportés français à y être affectés en février 1943, faisaient partie du convoi dit des 58 000 parti le 24 janvier 1943 de Compiègne. Près de la moitié d’entre eux étaient morts quand arrivaient au mois de mai 1943, à Heinkel, les déportés français du convoi dit des 65 000 parti le 28 avril de Compiègne. L’usine subissait un bombardement le 18 avril 1944, faisant de nombreuses victimes tant chez les SS que chez les détenus.

Celui de Lichterfeld , Kommando de déminage, créé en janvier 1941, pour déblayer les ruines et déminer, à la suite des bombardements sur Berlin, et aussi construire des bunkers souterrains. Mille cinq cents détenus étaient ainsi disséminés dans des chantiers à travers Berlin, au rythme des bombardements qui frappaient la capitale.

Celui de Klinker, dit Klinkerwerke, le 28 avril 1941, à côté de Sachsenhausen, pour y créer une briqueterie sur le site de l’écluse de Lehnitz, le long du canal Hohenzollern reliant l’Oder et la Havel, ce qui facilitait les transports de matériau par voie d’eau. Klinker fut d’abord un Kommando disciplinaire dans lequel se rendait à pied à pied, tous les matins, près de 2 000 prisonniers du camp central, en priorité les Tsiganes, les Bibelforscher, témoins de Jéhovah, et les Juifs. Ceux-ci allaient rapidement périr au cours de l’extraction du sable et de l’argile, ou de la construction des installations du port, d’un hall abritant des tunnels de séchage, des fours pour la cuisson des briques, et des aires de stockage. Très souvent, trente à quarante morts étaient ramenés le soir au grand camp par leurs camarades, pour l’appel. Fin 1941, Klinker devenait camp annexe, un ensemble de dix baraques pour loger les déportés y était édifié et clôturé de barbelés électrifiés. En 1943, dans le cadre du développement de l’industrie de guerre, Klinker était transformé en une fonderie de grenades, produisant, début 1944, dix mille pièces par jour. Les installations toujours en service, furent presque complètement détruites à la suite d’un bombardement anglo-américain, le 10 avril 1945. Il y eut de nombreuses victimes parmi les détenus. Les 20 et 21 avril 1945, les SS fermérent ce camp annexe et l’ évacuèrent.


Le Kommando de Falkensee : créé en 1943, à 25 kilomètres de Berlin, fournissait de la main d’œuvre aux usines Demag, qui faisaient partie du groupe industriel appartenant à Hermann Göring, pour fabriquer du matériel ferroviaire, des chars Tigre, des obus et diverses composantes d’armement. Trois cents Français, arrivés fin avril au camp central, y furent intégrés le 10 mai 1943. Ils n’étaient plus que cent quatre-vingts le 10 juillet suivant. A Falkensee, des antifascistes allemands réussirent à écarter des responsabilités intérieures les détenus de droit commun. Grâce à eux, les Français purent se regrouper aux Blocks 1 et 2 et s’entraider jusqu’à la libération de ce Kommando en avril 1945, négociée directement par les détenus allemands avec le commandant du camp.

Le Kommando de Küstrin : créé à soixante-dix kilomètres de Berlin, dans la ville de Küstrin, à l’intérieur d’une fabrique de pâte à papier et de dérivés de la cellulose. Ce fut l’un des rares camps-annexes où les détenus français formèrent l’effectif prédominant d’une main d’œuvre où se côtoyaient des prisonniers de guerre russes et français, mêlés à des civils de différents pays occupés par la Wehrmacht. Les détenus furent évacués à pied, le 1 février 1945, sous la neige et par des températures avoisinant moins 30̊. Peu de déportés survécurent à cette ultime épreuve.

Enfin, avec des déportés de Sachsenhausen et de Buchenwald, les SS constituèrent aussi des Bau Brigade, c’est à dire des Kommandos mobiles de détenus envoyés exécuter des travaux de durée limitée. Plus particulièrement la Bau Brigade N° 5, qui comprenait huit cents hommes, transportés dans des wagons de marchandise équipés de châlits, participa, à ses débuts à la construction de rampes de V1 et V2 dans le Nord et le Pas-de-Calais, ou à la construction de la base souterraine des carrières de Taverny. Plus tard, certains détenus furent même envoyés travailler à l’édification du mur de l’Atlantique. A partir de 1944, les Bau Brigade étaient utilisées pour réparer au plus vite les dégâts occasionnés aux voies ferrées par les bombardements aériens, surtout à celles dont l’utilisation restait essentielle à l’acheminement des renforts et du ravitaillement aux armées allemandes de l’Ouest. Les détenus des Baubrigade étaient particulièrement exposés aux attaques aériennes de l’aviation alliée. Ils furent repliés vers le camp d’Ebensee, Kommando de Mauthausen, en Autriche, et libérés par les Américains le 6 mai 1945.

De 1936 à 1945, des hommes originaires d’une vingtaine de nations furent déportés au camp de Sachsenhausen. Ainsi en mars 1938 y furent internés les premiers Autrichiens, immédiatement après l’Anschluss, suivis de Tchèques des territoires annexés des Sudètes, en septembre 1938, et de Polonais dès l’invasion de la Pologne, le 1 septembre 1939. Le premier Français déporté à Sachsenhausen fut probablement, en 1939, Henri Bernard, professeur de français à l’Ecole supérieure de commerce de Cracovie. Convoqué, le 6 novembre 1939 par les autorités d’occupation à une réunion avec tous les professeurs de l’Université Jagellon de Cracovie, il était arrêté lors de ce piège, organisé par les nazis pour éliminer l’élite intellectuelle de Pologne. Après des passages dans différentes prisons, il finit son parcours au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen où il fut libéré. Le 13 juin 1941, le premier convoi important comprenant 244 hommes partait de France, plus précisément de la zone rattachée au Commandement militaire allemand de Bruxelles. Il s’agissait de mineurs arrêtés en mai et juin 1941 lors de la grande grève des bassins du Nord et du Pas-de-Calais, incarcérés pendant un mois à la citadelle de Huy, en Belgique, et immatriculés au KL Sachsenhausen, le 26 juillet, dans la série des « 38 000 ». En 1943, trois transports quittaient Compiègne-Royallieu pour le KL Sachsenhausen : le 23 janvier, le 28 avril et le 8 mai 1943 . Par ailleurs, la même année, 48 Français déportés depuis Tunis étaient immatriculés au KL dans la série des «63 000» après avoir transité par l’Italie et la prison de l’Alexanderplatz à Berlin. En 1944, enfin, environ 850 déportés du «Train de Loos », parti de Tourcoing le l septembre, arrivaient au KL Sachsenhausen les 7 et 9, après un arrêt de quelques jours à Cologne.

Alors que les troupes soviétiques se rapprochaient de Berlin, la Croix-Rouge suédoise réussissait, les 16 et 18 mars 1945, à négocier l’évacuation des déportés danois et norvégiens. Le 21 avril 1945, 30 000 hommes de Sachsenhausen et 5 000 femmes venant de Ravensbrück furent évacués, par groupe de 500, en direction de la Baltique, en d’immenses colonnes, munis pour tout bagage d’une boule de pain et d’une couverture. Les étapes étaient de trente kilomètres par jour, pour une destination inconnue, y compris semble-t-il des gardiens SS. Conformément aux ordres reçus, ceux -ci abattaient tous ceux qui, parvenus au bout de leurs forces, ne pouvaient plus avancer. Faute d’instruction précise, une colonne de seize mille détenus était regroupée par les SS dans les bois de Wittstock et Below , exposés à la pluie, au froid, sans nourriture. Le 2 mai à l’aube apparaissaient les premiers blindés américains… Les SS s’enfuyaient non sans abattre encore quelques détenus. Sur les 33 000 détenus lancés dans ces marches de la mort, près de 15 000 mouraient, assassinés ou épuisés. Les 18 000 survivants furent libérés le 2 et 3 mai 1945 entre Crivitz et Schwerin. Le camp central lui-même était libéré par l’Armée Rouge, le 22 avril 1945, mais il n’y restait plus que 3 000 hommes, 2 000 femmes et quelques enfants malades. Plus de 200 000 hommes et femmes ont été déportés au KL Sachsenhausen dont la moitié y aurait péri. Compte tenu des transferts depuis d’autres KL et des quelques 900 arrestations effectuées sur le territoire du III Reich, on estime à plus de 8 500 le nombre de français qui ont été déportés au KL Sachsenhausen.

Voici les convois partis, pour la plupart, de Compiègne, vers le KL Sachsenhausen, convois dans lesquels ont été déportés 41 patriotes originaires du Morbihan ou arrêtés dans ce département :

Convoi parti de Compiègne le 24 janvier 1943

Le train qui quittait la gare de Compiègne ce 24 janvier 1943, emportait 1 466 hommes et 230 230 femmes entassées dans les quatre derniers wagons . A Weimar, les wagons des hommes furent séparés de ceux des femmes pour arriver à Sachsenhausen près de Berlin le 25 janvier, tandis que les femmes étaient conduites en Pologne où elles arrivèrent dans la soirée du 26 janvier, passant la nuit dans les wagons. Le 27 janvier 1943, elles rentraient dans le camp de Birkenau, camp alors annexe du camp central d’Auschwitz en chantant la Marseillaise.
Ces hommes et ces femmes étaient, dans leur majorité, des résistants, arrêtés soit parce qu’ils étaient membres ou proches du Parti Communiste Français ou du Front national, certains ayant été arrêtés comme otages en mesure de représailles après des attentats commis contre les troupes allemandes, soit parce qu’ils étaient membres d’un réseau aidant au passage de la ligne de démarcation ou de la frontière espagnole. Les hommes étaient immatriculés dans la série des 58 000 . Ils étaient, pour la plupart, affectés à des Kommandos extérieurs, notamment pour 600 d’entre eux dans celui de Heinkel, ou transférés vers d’autres KL, notamment ceux de Buchenwald, durant l’été 1943 et le mois de février 1945, et de Dachau en juillet 1944. 181 de ces femmes et 498 de ces hommes allaient mourir ou disparaître dans les camps nazis.

Parmi les déportés , originaires du Morbihan, ou arrêtés dans ce département, trouvaient la mort en Allemagne :

dans le camp central :
Eugène Le Pogan né le 25 juillet 1892 à Quéven. Matricule N° 59054, Louis décédait à Sachenhausen en juillet 1944, il avait 52 ans.

dans les KL de Buchenwald, Bergen-Belsen etc :
Adolphe Coïc, né le 13 mai 1903 au Guilvinec( 29), était membre d’un groupe de militants communistes à Quiberon, militants qui se réunissaient au café Omnès. Le commandant de la brigade de gendarmerie locale le signalait à son chef, le capitaine Salomon, à Lorient, qui lui même en informait la Kreiskommandantur. Arrêté avec 8 de ses camarades par des gendarmes français, puis remis aux allemands, les 14 et 15 août 1941, Adolphe Coïc était le seul à être condamné le 28 octobre 1941 à une peine de prison par le tribunal militaire de Vannes, parce qu’ à son domicile, un numéro de « L’Humanité » clandestine, avait été découvert. Libéré en août 1942, il était arrêté une seconde fois par les Allemands le 11 décembre 1942. ( voir page 164 du livre de Roger Le Roux Le Morbihan en guerre). Matricule N° 58213, Adolphe était transféré au KL Buchenwald, puis dans le Kommando de Leipzig-Thekla où il décédait le 30 décembre 1944, il avait 41 ans.
Maurice Gallouen, né le 26 août 1879 à Lorient. Matricule N° 58881, Maurice était transféré à Bergen-Belsen , il y décédait en avril 1945, il avait 65 ans.
Gabriel Gargam, né le 14 octobre 1924 à Lorient. Il appartenait au groupe du Front national de Lorient . Matricule N° 58176, Gabriel était tout d’abord affecté au Kommando d’ Heinkel, puis transféré à Buchenwald et enfin à Flossenburg, où il décédait le 25 avril 1944, il avait 19 ans.
Louis Le Moing, né le 17 décembre 1885 à St Caradec-Trégomec. Matricule, N° 58983, transféré à Dachau, Louis y décédait le 12 mai 1944, il avait 58 ans.

Revenaient de déportation:

Libérés à Sachenhausen le 22 avril 1945 : Pierre Berthier né le 09 octobre 1914 à Carentoir, Matricule N° 58754;

Libérés à Buchenwald, Dachau etc en avril 1945 : Alain Benot, né le 10 avril 1914 à Guiscriff, Matricule 59091; Julien Guillome, né le 28 février 1920 à Camors Matricule N° 59136; Pierre Heno, né le 06 septembre 1907 à Lorient, Matricule N° 58168; Joseph Huido, né le 08 mars 1903 à Lanester, Matricule N° 59301;

Libérés à Schwerin le 3 mai 1945 : Louis Chavaroc, né le 01.12.1900 à Lorient, Matricule N° 58300; son épouse Marguerite, née Bauche, née le 09 octobre 1894 à Hennebont décédait, elle, à Auschwitz , le 4 mai 1943 : elle avait 49 ans; Baptiste Jubin né le 09 mai 1912 à Vannes, Matricule N° 58242; Pierre avait été arrêté en décembre 1941, pour avoir diffusé en 1941 des tracts “gaullistes” appelant à la résistance, ainsi que son camarade Emile Le Page *né le 26 octobre 1919 à Vannes, Matricule N° 58237; François Guyomard né le 18 novembre 1910 à St Barthélémy, Matricule N° 59370.

Convoi parti de Compiègne le 28 avril 1943

Le train qui quittait la gare de Compiègne ce 28 avril 1943, emportait 230 femmes, extraites la veille du Fort de Romainville et 876 hommes. A Berlin, les femmes étaient dirigées vers le KL Ravensbrück, les hommes vers Sachsenhausen et immatriculés dans la série des 64500-65500. Après une période de quarantaine, ces derniers étaient, pour la plupart, transférés dans les Kommando extérieurs, dont celui de Heinkel. Certains de ces déportés qui recevaient tardivement le statut NN étaient transférés au KL Natzweiler en 1944. 222 de ces déportés allaient mourir ou disparaître dans les camps nazis.

Revenaient de déportation: André Calvare, né le 18 août 1908 à Vannes. Matricule 65395, transféré à Dachau, il était libéré le 29 avril 1945 comme Jean Le Bourhis, né le 16 septembre 1911 à Langonnet, Matricule 65355; Charles Guimar, né le 4 décembre 1922 à Plumeret. Matricule 65362, transféré au Kommando de Falkensee, il était libéré en avril 1945.

Convois partis de Tunisie durant le mois d’ avril 1943

A partir de novembre 1942, les troupes allemandes occupèrent la Tunisie pour contrer le débarquement anglo-américain en Algérie et au Maroc. 64 hommes et 17 femmes arrêtés pour faits de résistance détenus par la Gestapo dans la prison de la Kasbah à Tunis allaient ainsi être transportés par avion jusqu’en Italie puis, par train, vers les prisons allemandes pour être jugés.

Parmi ces hommes se trouvaient :
Gustave Le Floch, né le 22 décembre 1921 à Lomener. Inscrit maritime dès l’âge de 14 ans, Gustave aurait été embauché au service des Travaux Maritimes de Lorient à la fin des années 30. Arrêté à Tunis, il aurait été interné au camp de Sachsenhausen et exécuté le 30 juillet 1943 au pénitencier de Brandenburg -Görden: il avait 22ans. Nous ignorons les circonstances de son arrestation et les causes de sa condamnation à mort.
Robert Le Moustre, né le 24 février 1926 à Lorient. D’abord incarcéré dans une des prisons de Berlin, Roberté était transféré au KL de Sachsenhausen puis au Kommando de Falkensee où il était libéré à une date non déterminée. Nous ignorons la date et les circonstances de son arrestation.

Convoi parti de Compiègne le 8 mai 1943

Ce transport emportait au moins 884 hommes dont beaucoup avaient été arrêtés pour avoir cherché à échapper au S.T.O en tentant de passer la frontière espagnole pour rejoindre les F.F.L. Après une période de quarantaine, ces hommes étaient pour la plupart transférés dans des Kommandos extérieurs, et notamment celui de Heinkel pour travailler dans l’usine d’aviation. 295 parmi eux allaient mourir ou disparaître dans les camps nazis.

Parmi les déportés , originaires du Morbihan, ou arrêtés dans ce département, trouvaient la mort en Allemagne :
Jean Decker, né le 7 septembre 1896 à Vannes. Matricule 66199. Affecté au kommando de Küstrin qui fournissait en main d’oeuvre une fabrique de pâte à papier, kommando évacué en janvier 1945, transféré au KL Buchenwald, Jean y décédait à une date non connue, tout comme Jean-Claude de Chappotin, né le 05 juillet 1925 à Saint Nolf, matricule 66221.
Eugène Prioul, né le 28 décembre 1910 à Pleucadeuc. Matricule 66609. Transféré au KL de Bergen Belsen puis à celui de Neungamme, Eugène y décédait le 10 février 1945: il avait 34 ans.

En revanche, revenait de déportation, Pierre Gaspais, né le 30 août 1922 à Questembert. Matricule 66222. Selon Roger Le Roux, Pierre aurait voulu rejoindre l’Angleterre en passant par l’Espagne, mais aurait été arrêté en passant la ligne de démarcation, après avoir été dénoncé. Affecté au Kommando de Heinkel puis à celui de Klinker, il réintégrait Sachsenhausen d’où il était évacué, sa libération intervenant le 3 mai 1945 à Schwerin.

Arrêtés sur le territoire du III ème Reich et déportés à Sachsenhausen

938 hommes ont été internés dans ce camp après leur arrestation en Allemagne. Au moins 429 de ces déportés allaient mourir ou disparaître dans un camp nazi.
Selon les recherches de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, le groupe le plus important des français arrêtés en Allemagne était formé par les travailleurs contraints au travail en Allemagne (requis et STO) puisqu’ils représentaient environ 46 % du nombre total des déportés. Venaient ensuite les travailleurs volontaires avec 24 % environ, suivis par les prisonniers de guerre transformés ou non en travailleurs civils avec 20 % environ. Enfin, un groupe de travailleurs, dont la nature du départ de France, forcé ou volontaire, reste ignorée. La première arrestation connue est de celle d’ Henri Bernard, déjà mentionné, arrivé à Sachsenhausen en décembre 1939. Les arrestations augmentèrent à partir de l’année 1943, mais 70 % d’entre elles furent effectuées en 1944, plus particulièrement à partir de septembre 1944, après le débarquement et l’avance des Alliés . Ces événements étaient, en effet, à l’origine de la multiplication des actes d’opposition par les travailleurs français en Allemagne.. Les causes principales de ces arrestations étaient les actes d’opposition suivants, au régime nazi:
– refus du travail;
– actes de propagande et notamment écoute des radios alliées;
– aide aux prisonniers de guerre;
les infractions de droit commun (vol, recel, marché noir…) n’intervenant que dans environ 7 % des arrestations.

Parmi les hommes originaires du Morbihan, arrêtés en Allemagne, allaient mourir dans un camp nazi:

Lucien Alloché, né le 29 janvier 1922 à St Guyomard. Matricule 103051. Affecté au Kommando de Langenstein dépendant du KL Buchenwald, où les détenus creusaient un tunnel pour y installer les productions d’armement des usines Junkers, Lucien y décédait le 9 avril 1945, il avait 23 ans; Fernand Durocher, né le 4 août 1906 à Lorient. Matricule 1348… Transféré au KL Neuengamme, Fernand y décédait à une date non connue; Louis Duval, né le 16 décembre 1920 à St Jean Brevelay. Matricule 102981. Affecté au Kommando de Langenstein, Louis y décédait le 5 avril 1945, il avait 24 ans ; Eugène Fichou, né le 26 janvier 1913 à Lanester. Matricule 122818. Transféré au KL Buchenwald, Eugène y décédait le 28 mars 1945, il avait 32 ans ; Albert Guillaume, né le 29 juin 1912 à St Martin sur Oust. Matricule 119795. Affecté à la Bau Brigade, Kommando itinérant, Albert décédait à Giessen le 11 mars 1945, il avait 32 ans ; André Le Blay, né le 18 octobre 1921 à Pluvigner. Matricule 103468. Affecté au Kommando de Langenstein, Louis décédait le 20 avril 1945, à Halberstadt, peu avant son rapatriement, le Kommando ayant été libéré par les américains, le 11 avril, il avait 23 ans ; Paul Pendu, né le 21 novembre 1923 à Pontivy. Transféré au Kommando de Pölitz, Fernand y décédait à une date non connue.

En revanche, revenait de déportation, Emile Pujol, né le 24 avril 1920 à Carnac. Transféré à Bergen Belsen, Emile y était libéré le 15 avril 1945.

Récapitulatif établi par Katherine Le Port
à partir des renseignements contenus
dans les notes et les listes du Livre Mémorial des Déportés de France
arrêtés par mesure de répression
publié par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation,
aux Editions Tirésisas
notamment Tome I page 183
et dans l’article « Sachsenhausen » dans la revue Mémoire vivante, n° 34, revue de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation,

* voir le témoignage d’Emile Le Page dans le N° 111 de la revue de la Résitance bretonne Ami Entends-tu en ligne sur le site  » lesamisdelaresistancedufinistère »

(1) La SS-Totenkopf-Wachverbände, en abrégé la SS-Totenkopfverbände, était l’organisation des gardiens des camps, organisation qui, bien que calquée sur la hiérarchie militaire, n’était pas une unité combattante. Son nom , « tête de mort », était initialement dû à l’emblème cousu sur leur uniforme. Ceux qui étaient en service actif dans les camps portaient l’uniforme brun avec la tête de mort ainsi que l’insigne du grade sur le col et un brassard portant le nom du régiment. Par contre, les membres des Totenkopfverbände qui étaient envoyés en patrouille continuaient à porter l’uniforme noir de la Waffen SS. A partir de 1939, Eicke entrepris de faire des SS-Totenkopfverbände , des unités aptes à combattre et organisa la troisième Panzerdivision SS Totenkopf, qui prit part notamment à la campagne de Pologne, puis à l’invasion de l’Union soviétique, les unités Totenkopf multipliant les massacres de civils.

(2) Parmi les Français considérés comme des personnalités-otages passés par le camp de Sachsenhausen, mentionnons : Paul Reynaud, Georges Mandel, Yvon Delbos, anciens ministres de la IIIème République.

Jean Paul Reynaud, né le 15 octobre 1878, mort le 21 septembre 1966, fut plusieurs fois ministre sous la lir République, et notamment ministre des Finances en 1938 dans le gouvernement Daladier, puis président du Conseil du 22 mars au 16 juin 1940.
Georges Mandel, de son vrai nom Louis Georges Rothschild, né le 5 juin 1885, a été assassiné le 7 juillet 1944 en forêt de Fontainebleau par la Milice française. Homme de droite, il fut nommé ministre des Colonies d’avril 1938 à mai 1940, puis Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Paul Reynaud formé le 18 mai 1940.11fit alors arrêter des militants d’extrême-droite favorables à l’Allemagne nazie, notamment les rédacteurs de l’hebdomadaireJe suis partout, Alain Laubreaux et Charles Lesca.
Yvon Delbos, né le 7 mai 1885 mort le 15 novembre 1956, fut notamment ministre des Affaires étrangères, de la Défense nationale et de l’Éducation nationale dans les gouvernements de Front populaire, puis ministre de l’Éducation dans les gouvernements Édouard Daladier et Paul Reynaud, du 13 septembre 1939 au 21 mars 1940, puis du 5 au 16 juin 1940.
Après la percée de Sedan du 15 mai 1940, par laquelle les Panzerdivisionnen prenaient à revers les armées franco-belgo-britanniques en Belgique, Reynaud aurait appris que l’État major de l’Armée française, n’avait aucune réserve pour contre-attaquer. Reynaud reprenait alors le portefeuille de la Guerre à Édouard Daladier et, le 18 mai, nommait le maréchal Pétain comme vice-président, Georges Mandel, l’ancien chef de cabinet de Clemenceau, comme ministre de l’Intérieur, et, le 6 juin le général de Gaulle, comme sous-secrétaire d’État à la Guerre et à la Défense nationale. Le 10 juin, en prévision de l’entrée des Allemands à Paris, les pouvoirs publics se réfugiaient à Tours puis à Bordeaux Au sein du gouvernement s’affrontaient les partisans de la continuation des combats, tels Reynaud, Mandel, Delbos et de Gaulle, et les tenants d’un armistice groupés autour de Pétain et Weygand. Ce dernier, au nom de « l ‘honneur de l’année» refusait de faire capituler ce qui restait de l’armée en métropole et de transférer la Flotte et l’Aviation en Afrique du Nord pour continuer la guerre. Paul Reynaud démissionnait et était remplacé par le maréchal Pétain nommé Président du Conseil le 16 juin 1940, ce dernier étant investi des pleins pouvoirs constituants par l’Assemblée Nationale le 10 juillet 1940.
Mandel, Delbos et vingt-cinq autres parlementaires, dont Pierre Mendès France, s’ embarquaient sur le Massilia le 21 juin pour rejoindre Casablanca. Au Maroc, les Anglais essayaient de faire venir Mandel à Londres pour diriger un gouvernement en exil. Alors que Spears, officier britannique et représentant de Churchill, lui avait réservé une place dans un avion, Mandel avait répondu : « ils vont dire que j’ai fui ». Le 8 août 1940, Georges Mandel était arrêté au Maroc, déféré à la cour de Riom et conduit courant septembre au château de Chazeron dans le Puy-de-Dôme où se trouvaient déjà Paul Reynaud, arrêté le 7 septembre 1940, Édouard Daladier et le général Maurice Gamelin. Tous furent transférés dans un hôtel de Vals-les-Bains et condamnés le 7 novembre 1941, à la prison à vie par le tribunal d’exception mis en place par Pétain, puis emprisonnés au fort du Portalet, dans les Pyrénées. Suite à l’invasion de la zone libre par l’armée allemande en novembre 1942, les nazis qui voulaient s’emparer de Georges Mandel et de Paul Reynaud, organisèrent un coup de main sur le fort du Portalet. En fait, les deux hommes furent remis aux allemands par les gendarmes français qui gardaient le fort, puis déportés en décembre 1942 au camp de Sachsenhausen. Paul Renaud était transféré le 11 mai 1943 au château d’Itter dans le Tyrol où il retrouvait Daladier, Gamelin et Jouhaux. Il était libéré le 7 mai 1945 par les troupes alliées.
Georges Mandel était transféré près de Buchenwald, dans un camp spécial destiné aux hommes politiques des pays occupés, où se trouvait déjà l’ancien président du conseil Léon Blum. Il était rapatrié à la prison de la Santé à Paris où il était livré à la Milice le 4 juillet 1944. Le 7 juillet, en forêt de Fontainebleau, le milicien Mansuy l’abattait de seize balles dans le dos, sous prétexte de venger l’exécution par des résistants du collaborateur Philippe Henriot, ministre de la Propagande de Vichy.

(3) En juin 1941, peu après l’invasion de l’URSS, Hitler ordonnait l’exécution d’environ 18 000 « commissaires du peuple » et membres du parti communiste soviétique. Eicke en informait ses subordonnés lors d’une brève réunion tenue à Oranienburg en juin 1941. Les méthodes habituelles d’exécution ne pouvant suffire pour un tel massacre, l’un des participants à la réunion proposait une méthode nouvelle, appelée la Genickschuss-Aktion, ou opération «balle dans la nuque», qui fut réalisée dans l‘Industriehof de Sachsenhausen. Ainsi, sous le prétexte d’une visite médicale précédant leur envoi dans des Kommandos extérieurs, les prisonniers russes furent introduits un à un dans une salle où était installée une toise, dont le curseur comportait une ouverture. Celle-ci permettait à un tireur dissimulé dans la pièce voisine insonorisée, de tirer une balle dans la nuque de chacune des victimes. Le corps était ensuite retiré par une autre issue, la toise aspergée et le suivant prisonnier introduit. Chaque exécution se déroulait en 2 à 3 minutes. Une forte musique empêchait les autres prisonniers de percevoir le bruit assourdi des coups de feu. Les interrogatoires des SS, lors du procès de Pankow permirent d’évaluer les exécutions à 250 à 300 par nuit, sur une période de deux mois.

( 4) Le procès de Pankow : Parmi les accusés dans ce procès se trouvaient les responsables du camp ou de ses annexes suivants: Anton Kaindl, le dernier Commandant, ses adjoints, August Höhn and Michael Körner, Kurt Eccarius, le directeur de la prison, Heinz Baumkötter, le médecin chef, Ludwig Rehn, le responsable du bureau du travail, Gustave Sorge, le gardien chef, Heinrich Fresemann, le commandant du Kommando de Klinkerwerk, Wilhelm Schubert, Martin Knittler, Fritz Ficker, Menne Saathoff, et Horst Hempel, responsables des différents, Paul Sakowski, et Karl Zander, deux anciens prisonniers affectés au crématoire. Tous étaient accusés d’avoir pris part au massacre des prisonniers soviétiques et aussi au massacre de masse de février 1945 de déportés juifs originaires de Hongrie et de Pologne lors de l’évacuation du Kommando de Lieberose. Ils furent condamnés à la prison à vie. Ils exécutèrent cette peine dans le camp de travail forcé de Vorkouta où six d’entre eux mouraient dès 1948, dont le commandant Kaindl. En 1956 , certains survivants furent graciés et revinrent en Allemagne de l’Ouest, Paul Sakowski fut libéré en 1972.
Rappelons que, sur les 5 millions 700 000 soldats de l’Armée soviétique, près d’un million aurait été relâché pour devenir des supplétifs de l’Armée allemande, 500.000 se seraient évadés, 3 millions 300 000 auraient été exterminés ou seraient morts dans les camps nazis. Soit plus de la moitié des prisonniers de guerre soviétiques, alors que pour les prisonniers de guerre des pays occidentaux le taux des victimes serait de l’ordre de 3 %.
Rappelons également que, sur les 1 million 600 000 soldats soviétiques survivant en 1945, plus de 100 000 auraient été déportés, lors de leur retour en URSS, dans les camps du Goulag stalinien, considérés comme des « traîtres à la patrie »

( 5) quelques opérations secrètes des SS de Sachsenhausen

L’attaque simulée contre l’émetteur radio allemand de Gleiwitz

Pour convaincre l’Etat-major de la Wehrmacht, apparemment hésitant, et se justifier devant l’opinion internationale, Hitler avait besoin d’un prétexte pour envahir la Pologne et donner de la substance aux prétendues « menaces polonaises » sur Dantzig. Dès Août 1939, Reinhard Heydrich informait les services secrets de la Gestapo de la mission qui leur était assignée :
– attaquer l’émetteur radio de Gleiwitz, ville frontière allemande de haute Silésie, et y rester le temps nécessaire à la diffusion d’un appel en polonais,
– rapporter les preuves matérielles d’une attaque « polonaise », pour la presse étrangère et la propagande allemande.
Les SS de Sachsenhausen étaient chargés de la mise en oeuvre de cette attaque « polonaise».
L’action était dirigée par Alfred Naujocks, un membre du SD parlant le polonais. L’ Abwehr, service de renseignement de l’Armée, avait fourni uniformes et papiers pour les faux soldats polonais. Heinrich Muller **, chef de la Gestapo, fournissait les corps de douze hommes prétendument soldats polonais tués dans les combats, alors qu’il s’agissait de douze détenus extraits de Sachsenhausen, et désignés par le mot code cynique de « conserves », après avoir reçu une injection mortelle pratiquée par un médecin, puis subi un tir par balle afin de laisser croire à une mort au combat. La fausse attaque était déclenchée le 31 août 1939 au soir et un message, rédigé par Heydrich, était lu à la radio, attribuant au gouvernement polonais la déclaration suivante: « l’heure de la guerre germano-polonaise sonne et que le peuple polonais uni va écraser toute résistance de la part des Allemands ». Le lendemain 1 septembre, la Wehrmacht envahissait la Pologne, tandis qu’Hitler énumérait devant le Reichstag les violations de frontière commises par les Polonais, dont l’attaque du poste de Gleiwitz… par de prétendues troupes régulières polonaises !

Le Kommando des faux monnayeurs

A partir de 1942, deux baraques du camp de détention, les Blocks 18 et 19, furent mises au secret sous une chape de barbelés, les vitres étant teintées à la chaux. Les détenus qui y travaillaient ne sortaient jamais, même pour l’appel, ou seulement sous bonne escorte, pour se rendre aux douches ou à l’infirmerie et interdiction était faite aux autres détenus d’approcher la clôture à moins de cinquante mètres. Aucun contact avec les détenus de ces blocks n’était permis. A l’origine du projet, Reinhard Heydrich voulait désorganiser l’économie anglaise par production massive de fausses livres sterling. Alfred Naujocks, celui-là même qui dirigea le coup de main sur Gleiwitz, et le SS Bernhard Kruger, se voyaient confier la mise en application. Le prénom de Kruger servira d’ailleurs de nom de code à l’opération, baptisée « Opération Bernhard». Un premier atelier ultra-secret, installé à Berlin, fonctionnait de mai 1941 à début 1942. Mais des informations ayant filtré, l’équipe était dispersée et Himmler décidait le transfert du centre d’impression au camp de Sachsenhausen. Un kommando comprenant des membres des divers corps de métier nécessaires, peintres spécialistes dans la restauration ou la reproduction de tableaux, graveurs, photograveurs, clicheurs, imprimeurs fut donc constitué. Ces détenus réussirent à imprimer des livres sterling d’une similitude telle, qu’elles furent authentifiées par les autorités bancaires britanniques elles-mêmes. La « production » au camp de Sachsenhausen est évaluée à environ 150 millions de livres sterling. Il faut y ajouter également de faux dollars, de faux timbres et des faux papiers pour les agents nazis infiltrés. Promis à une mort programmée, les membres survivants de ce Kommando furent sauvés de justesse en 1945, dans la région d’Ebensee en Autriche, par les Alliés.

Les missions spéciales du colonel SS Otto Skorzeny

Otto Skorzeny, membre des services spéciaux nazis, était chef du groupe S, Sabotage, du RSHA. Il avait installé son état-major au château de Friedenthal, inclus dans le périmètre du complexe de Sachsenhausen. Surnommé « Le Balafré », redouté de tous et totalement indifférent à la mort des détenus, Skorzeny n’hésitait pas à prendre des cobayes parmi les détenus pour procéder à la mise au point des armes nouvelles et expérimenter des munitions spéciales, empoisonnées et explosives, ou tester la résistance de l’organisme humain, à l’absorption d’eau de mer par exemple.
Il parvint aussi à monter diverses opérations à l’arrière des lignes alliées. Ainsi, un Kommando de Sachsenhausen, employé à la réparation des véhicules de combat, fournit les engins blindés et motorisés récupérés dans la bataille de Normandie qui permettaient à Skorzeny de semer le désordre sur les arrières alliés, au moment du déclenchement de la contre-offensive allemande des Ardennes, en décembre 1944. Et, en mars 1945, Skorzeny fit débarquer, sur la Côte d’Azur, pour y mener des actions de sabotage, un groupe de miliciens français munis de papiers pris aux détenus politiques français de Sachsenhausen . En cas de nécessité ces derniers pouvaient ainsi se faire passer pour d’authentiques résistants ….
Lors de la reddition allemande en 1945, Skorzeny, était emprisonné pour ses activités nazies mais fut acquitté des charges retenues contre lui, Forest Yeo-Thomas, officier du SOE, témoin au procès, ayant indiqué que les Britanniques avaient, eux aussi,utilisé certains stratagèmes, comme le port d’uniforme ennemi, pour infiltrer des prisons, en France, afin de délivrer des soldats anglais. Après la guerre, Skorzeny réfugié dans l’ Espagne franquiste, aurait géré le trésor de guerre nazi constitué par Martin Bormann dès 1944. En 1953, Skorzeny était envoyé en Égypte par l’ancien général Reinhard Gehlen comme conseiller militaire du général Mohammed Naguib. Avec le général Wilhelm Fahrmbacher et plusieurs anciens nazis, tels Oskar Munzel, ancien général de division de Panzer, Leopold Gleim, ancien responsable de la garde personnelle d’Hitler, Joachim Daemling, ancien responsable de la Gestapo à Dusseldorf et le docteur Hans Eisele du camp de Buchenwald, il aidait à structurer les forces militaires et policières du pays, et aurait entraîné les premiers commandos palestiniens. Revenu en Espagne, il créait, en 1970, une organisation de lutte anticommuniste qui organisait des attentats. Il mourait d’un cancer le 6 juillet 1975 à Madrid.

(6) En février 1944, une enquête était diligentée sur certaines affaires de corruption et de trafic qui auraient impliqué, notamment, un diplomate étranger. Une commission spéciale était créée la Sonderkommission, composée de membres de la Kripo (police criminelle relevant du SD), et dirigée par le SS Cornely. Pour détourner les soupçons de ses agissements, la hiérarchie du camp, utilisant comme mouchards des détenus de droit commun, des « verts », orientait l’enquête sur les activités du comité politique des « triangles rouges » allemands. La découverte au Block 28 d’un poste radio clandestin, d’une machine à écrire et de tracts incitant les ouvriers de la Ruhr à la révolution et au sabotage, puis ultérieurement la dénonciation, sous le nom de « Rote Kühle » (ou secours rouge) d’une opération de solidarité, organisée par le comité politique clandestin en faveur des prisonniers russes et ukrainiens en état de totale dénutrition, entraînait « l’arrestation » de plus de cent détenus politiques allemands, français, polonais et soviétiques. Ceux-ci isolés au Block 58 étaient soumis à diverses tortures dans la station Z . Cette enquête aboutissait à l’assassinat dans la nuit du 11 octobre 1944 de vingt sept prisonniers politiques appartenant tous au comité clandestin : vingt-quatre Allemands et trois Français, André Bergeron, né le 5 juin 1921 à Dax ( 40), déporté le 24 janvier 1943, matricule 58393, Emile Robinet né le 16 novembre 1906 à Paris ( 75), déporté le 24 janvier 1943, matricule 58689, et Marceau Benoît né le 29 août 1924 à Calais (62), arrêté sur le territoire du III éme Reich, déporté à Buchenwald, matricule 8691, transféré à Dora puis à Sachsenhausen ***. Quant à Loritz, sa seule sanction fut d’être «muté » en Norvège.

* Rappelons que le 30 janvier 1933, Hitler était nommé chancelier du Reich . Après l’incendie du Reichstag le 27 février 1933, Hitler prenait un décret, daté du 28 février 1933, « Pour la défense du peuple et de l’État» , dit aussi Décret sur l’incendie du Reichstag, qui supprimait toutes les garanties constitutionnelles et créait la procédure de Schutzhaft , détention de protection, qui régissait le sort des détenus « politiques» internés dans les Konzentrationslager, ou K.L. Entre mars 1933 et courant 1934, quelques 60 camps de concentration appliquant la procédure de Schutzhaft étaient créés dont plus de 50 sous la coupe de la S.A, et notamment dans l’Emsland, le Camp des Marais où des détenus composaient le chant Moorsoldatenlied ou Chant des Marais. Le 24 novembre 1933, suite aux élections, le 12 octobre 1933, d’un nouveau Reichstag, élections où seul le parti nazi, le N.S.D.A.P avait pu présenter des candidats, obtenant 92 % des voix, une loi organisait la lutte préventive contre la criminalité par la détention dite de sécurité, la Sicherheitsverwahrung, détention de qui permettait d’interner préventivement en K.L., hors décision pénale, des criminels de droit commun en puissance ou des détenus ayant déjà purgé leur peine, mais désignés comme Berufsverbrecher ou criminels professionnels : ceux -ci porteraient le « triangle vert » alors que les détenus en Schutzhaft portaient le « triangle rouge ». En vertu de ces dispositions et de celles définissant la Schutzhaft, tout contrôle judiciaire sur les détenus en K.L. était supprimé. C’est dans ce cadre « réglementaire et légal » que s’inscrit l’action du SS Theodor Eicke, né le 17 octobre 1892. En décembre 1928, Eicke s’inscrivait à la fois au parti nazi et à la Sturmabteilung, la SA. Il quittait la SA en août 1930 pour rejoindre la SS. En juin 1933, il était nommé par Himmler commandant du camp de concentration de Dachau, où étaient alors détenus 2 000 prisonniers. Puis après la nuit des longs couteaux, et notamment sa participation à l’assassinat d’Ernst Röhm il fut nommé par Himmler , le 4 juillet 1934, inspecteur des camps de concentration et commandant des unités Totenkopf : Inspekteur des Konzentrationslager und Führer des SS Totenkopfverbände . En tant qu’inspecteur des camps, il dépendait du WVHA, Service d’administration et d’économie de la SS, dirigé par Oswald Pohl, comme commandant des Totenkopfverbände, il prenait ses ordres directement auprès de Himmler. Dans sa fonction d’inspecteur des camps de concentration, Eicke réorganisa profondément le système. Début 1935, il supprimait les petits camps de concentration pour ne conserver que six d’entre eux regroupant environ 3 500 détenus chacun, dont Dachau . Puis, il faisait construire de nouveaux camps sur le «modèle » de Dachau soit, en 1936, Sachsenhausen, en 1937, Buchenwald, en 1938, Flossenbürg , complétés après l’Anschluss, par Mauthausen en 1938, puis par le camp pour femmes de Ravensbrück en 1939. Par ailleurs, dès 1936, Eicke avait fait procéder à l’arrestation et l’internement dans les camps de nouvelles catégories de détenus, ceux qu’il définissait comme « mendiants, criminels, récidivistes de la petite délinquance, ivrognes, chômeurs professionnels, clochards, Tziganes et zélateurs de sectes religieuses ».
Voici un extrait d’un règlement intérieur des camps qu’il fit appliquer dans le but revendiqué « de briser psychologiquement, moralement et physiquement les prisonniers »:
«Quiconque fait de la politique, tient des discours ou des réunions de provocation, forme des clans, se rassemble avec d’autres dans le but d’inciter à la révolte, se livre à une nauséabonde propagande d’opposition ou autre, sera pendu en vertu du droit révolutionnaire ; quiconque se sera livré à des voies de fait sur la personne d’un garde, aura refusé d’obéir ou se sera révolté sous quelque forme que ce soit, sera considéré comme mutin et fusillé sur le champ ou pendu»
En 1939, il quittait son poste d’ Inspecteur des camps pour commander des régiments Totenkopf lors de l’invasion de la Pologne puis de l’URSS. Eicke fut tué le 26 février 1943 au cours d’une opération militaire de reconnaissance aérienne au-dessus de l’Ukraine

**Adjoint de Reinhard Heydrich au sein du SD, police secrète d’Etat, Heinrich Müller serait devenu l’expert du premier pour tous les aspects de la lutte anti-communiste. Il aurait été fasciné par les méthodes d’interrogatoire de la Guépéou , Direction Principale de la Sécurité de l’Etat soviétique, qui avaient permis d’obtenir des aveux « extra-ordinaires » d’anciens dirigeants bolcheviques, aveux qui , non seulement, justifiaient leur propre condamnation, mais encore tous les crimes, passés présents et à venir, du système stalinien ( a). Le 1 juillet 1936, il succédait à Heydrich à la direction du deuxième département du SD, chargé des affaires de politique intérieure et en septembre 1939, lors de la création du RSHA, il était officiellement nommé à la tête du quatrième bureau du RSHA, la Gestapo dont il restait le chef incontesté jusqu’à sa disparition, le 1er ou 2 mai 1945. Sous les ordres de Müller, la Gestapo participa à la préparation de l’Anschluss, puis à l’élimination des opposants autrichiens, via l’internement en camp de concentration ou des assassinats. Lors de la Nuit de Cristal du 11 au 12 novembre 1938, Müller était chargé par Heydrich d’empêcher toute intervention de la police contre les violences antisémites. Comme chef des opérations de la Gestapo, puis après 1939 comme son directeur, Müller joua un rôle prépondérant dans la recherche et la suppression de toute forme de résistance au régime nazi et dans la réalisation du plan d’extermination des Juifs en Europe. En avril 1945 il faisait partie du dernier groupe de nazis rassemblés dans le Führerbunker autour de Hitler pendant que l’Armée rouge rentrait dans la ville. Après le suicide d’Hitler le 30 avril 1945, il disparaissait : il aurait été tué, le 1 ou 2 mai 1945, lors de sa fuite.

*** Voir des témoignages sur ces trois patriotes et leur action de résistance au sein du camp de Sachsenhausen ou des ses annexes dans le Chapitre la Résistance du livre SACHSO , au coeur du système concentrationnaire nazi ( pages 399, 423 à 448) publié par l’Amicale d’Oranienburg-Sachsenhausen aux Editions de Minuit 1981.

a) Lors de son procès en 1936, Alexandre Zinoviev déclara par exemple « Mon bolchevisme déficient s’est mué en antibolchevisme, et, par le trotskisme, je suis arrivé au fascisme. Le trotskisme est une variété du fascisme, et le zinoviévisme est une variété du trotskisme.» Extrait de la brochure, le Procès du centre terroriste trotskiste-zinoviéviste, publiée par le Commissariat du peuple de la Justice de l’URSS, 1936, pages 172/173, et diffusée par tous les partis de la Troisième Internationale.
L’admiration de Muller pour l’efficacité de la terreur stalinienne était partagée par Goëbbels qui écrivait dans son Journal, le 8 mai 1943: « Le Führer explique encore une fois le cas Toukhatchevski [maréchal de l’Armée Rouge, condamné et exécuté en juin 1937 avec six autres membres de l’Etat major ]et exprime l’opinion que nous étions absolument dans l’erreur à l’époque, lorsque nous croyions que Staline ruinerait ainsi l’Armée rouge. C’est le contraire qui est vrai : Staline s’est débarrassé de tous les cercles d’opposition de l’Armée rouge et a ainsi réussi à ce qu’il n’y ait plus de courant défaitiste dans cette armée. … Vis-à-vis de nous, Staline a en plus l’avantage de ne pas avoir d’opposition sociale, car le bolchévisme l’a supprimée, elle aussi, au cours des liquidations de ces vingt dernières années. … Le bolchévisme a éliminé ce danger à temps et peut ainsi tourner toute sa force contre son ennemi »
La répression stalinienne des années 1936 à 1938 ne fut pas une simple vague d’arrestations en masse mais relevait d’ une politique calculée de meurtre collectif. Jugeant insuffisant d’emprisonner ses ennemis politiques, réels ou imaginaires, Staline ordonna à la police de faire sortir ceux-ci, le plus souvent des anciens bolcheviques, des prisons ou des camps de travail pour les exécuter. Au moins 680 000 personnes auraient ainsi été exécutées pour crime contre l’État.

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